Pierre LE LOYER (1550-1634)
Ta beauté, ta vertu…
Paris, Abel L’Angelier, 1576.

Ta beauté, ta vertu, & ta grace excellente,
Venus, où Pallas, où Thalie a enclos
Sa grandeur, son sçauoir, & son maintien dispos,
Sur le front, au cerueau, en la face riante.

D’vn clin d’œil, d’vn parler & d’vne flamme lente,
A nauré, a raui & bruslé sans repos,
Mon cueur & mon esprit & le fond de mes os,
Appasté, pris, serré d’vne amour violente.

Las ! que n’estois-ie aueugle, & fol & sans souci,
Pour ne voir, n’admirer, & ne garder aussi
Ce qui me cuist, me nuist & me rend miserable.

Mes regards, mes pensers, & l’agu de mes sens
Causent le mal, la force, & l’ardeur que ie sens,
A t’aimer, prendre, auoir belle, sage, admirable.

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Ta beauté, ta vertu, & ta grace excellente,
Où Venus,Pallas,Thalie a enclos
Sa grandeur, ſon ſçauoir, & ſon maintien diſpos,
Sur le front, au cerueau, en la face riante.

D’vn clin dœil, dvn parler & dvne flamme lente,
A nauré, a raui & bruſlé ſans repos,
Mon cueur & mon eſprit & le fond de mes os,
Appaſté, pris, ſerré dvne amour violente.

Las ! que neſtois-ie aueugle, & fol & ſans ſouci,
Pour ne voir, nadmirer, & ne garder außi
Ce qui me cuiſt, me nuiſt & me rend miſerable.

Mes regards, mes penſers, & lagu de mes ſens
Cauſent le mal, la force, & lardeur que ie ſens,
A taimer, prendre, auoir belle, ſage, admirable.

 

En ligne le 20/05/05.
Dernière révision le 24/04/24.