Pontus de TYARD (1521-1605)
À l’œil brillant…
Lyon, Jean de Tournes, 1555.

A l’œil brillant, qui m’englace, & m’enflame:
Au noir sourcil, qui m’esperonne, & bride:
A celle main, qui m’esgare & me guide:
Au riz, qui d’heur & me soule, & affame:

A celle bouche, ou s’enrose & s’enbame
Vn baiser sec, & vn baiser humide:
A celle voix, nourrisse, & homicide,
Qui à ma vie & donne & ote l’ame:

Pour compenser la douce mort, & vie,
Que je prends d’eux, & qui d’eux m’est rauie
De mon Auril au plus verdoyant lustre:

Ie vois trompant en leur faueur la barque
Du vieil nocher, & l’impiteuse Parque,
Par mes escris, d’une cautelle illustre.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

A l’œil brillant, qui m’englace, & m’enflame:
Au noir sourcil, qui m’esperonne, & bride:
A celle main, qui m’esgare & me guide:
Au riz, qui d’heur & me soule, & affame:

A celle bouche, ou s’enrose & s’enbame
Vn baiser sec, & vn baiser humide:
A celle voix, nourrisse, & homicide,
Qui à ma vie & donne & ote l’ame:

Pour compenser la douce mort, & vie,
Que je prends d’eux, & qui d’eux m’est rauie
De mon Auril au plus verdoyant lustre:

Ie vois trompant en leur faueur la barque
Du vieil nocher, & l’impiteuse Parque,
Par mes escris, d’une cautelle illustre.

 

En ligne le 17/12/17,
Dernière révision le 09/01/22.