Pierre de RONSARD (1524-1585)
En ma douleur… (1552)
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552, p. 68 [←Gallica].

En ma douleur, las chetif, ie me plais,
Soyt quand la nuict les feux du ciel augmente,
Ou quand l’Aurore enionche d’Amaranthe
Le iour meslé d’vn long fleurage espais.

D’vn ioyeux dueil sans faim ie me repais:
Et quelque part ou seulet ie m’absente,
Deuant mes yeulx ie voy tousiours presente,
Celle qui cause & ma guerre, & ma pais.

Pour l’aymer trop egalement i’endure,
Ore vn plaisir, ore vne peine dure,
Qui d’ordre egal viennent mon cuœur saisir:

Et d’vn tel miel mon absynthe est si pleine,
Qu’autant me plaist le plaisir que la peine,
La peine autant comme fait le plaisir.

En ma douleur… (1553)
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1553, p. 186 [←Gallica].

EN ma douleur, las chetif, ie me plais,

Soit quand la nuit les feus du ciel augmente,
Ou quand l’Aurore enionche d’Amaranthe
Le iour melé d’vn long fleurage épais.

D’vn ioieus dueil sans faim ie me repais:
Et quelque part ou seulet ie m’absente,
Deuant mes yeus ie voi touiours presente,
Celle qui cause & ma guerre, & ma pais.

Pour l’aimer trop egalement i’endure,
Ore vn plaisir, ore vne peine dure,
Qui d’ordre egal viennent mon cœur saisir:

Et d’vn tel miel mon absynthe est si pleine,
Qu’autant me plait le plaisir que la peine,
La peine autant comme fait le plaisir.

En ma douleur… (1578)
Paris, Gabriel Buon, 1578, pp. 186-187 [←Gallica].

EN ma douleur, malheureux, ie me plais,
Soit quand la nuict les feux du ciel augmente,
Ou quand l’Aurore en-ionche d’Amaranthe
Le iour meslé d’vn long fleurage espais.

D’vn ioyeux dueil mon esprit ie repais:
Et quelque part où seulet ie m’absente,
Deuant mes yeux ie voy tousiours presente
Celle qui cause & ma guerre & ma paix.

Pour l’aimer trop également i’endure
Ore vn plaisir, ore vne peine dure,
Qui d’ordre égal viennent mon cœur saisir:

Et d’vn tel miel mon absynthe est si pleine,
Qu’autant me plaist le plaisir que la peine,
La peine autant comme fait le plaisir.

























En ma douleur… (1553)
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1553, p. 186 [←Gallica].

EN ma douleur, las chetif, ie me plais,
Soit quand la nuit les feus du ciel augmente,
Ou quand l’Aurore enionche d’Amaranthe
Le iour melé d’vn long fleurage épais.

D’vn ioieus dueil sans faim ie me repais:
Et quelque part ou seulet ie m’absente,
Deuant mes yeus ie voi touiours presente,
Celle qui cause & ma guerre, & ma pais.

Pour l’aimer trop egalement i’endure,
Ore vn plaisir, ore vne peine dure,
Qui d’ordre egal viennent mon cœur saisir:

Et d’vn tel miel mon absynthe est si pleine,
Qu’autant me plait le plaisir que la peine,
La peine autant comme fait le plaisir.

En ma douleur… (1578)
Paris, Gabriel Buon, 1578, pp. 186-187 [←Gallica].

EN ma douleur, malheureux, ie me plais,
Soit quand la nuict les feux du ciel augmente,
Ou quand l’Aurore en-ionche d’Amaranthe
Le iour meslé d’vn long fleurage espais.

D’vn ioyeux dueil mon esprit ie repais:
Et quelque part où seulet ie m’absente,
Deuant mes yeux ie voy tousiours presente
Celle qui cause & ma guerre & ma paix.

Pour l’aimer trop également i’endure
Ore vn plaisir, ore vne peine dure,
Qui d’ordre égal viennent mon cœur saisir:

Et d’vn tel miel mon absynthe est si pleine,
Qu’autant me plaist le plaisir que la peine,
La peine autant comme fait le plaisir.

En ma douleur… (1584)
Paris, Gabriel Buon, 1584, p. 77 [←Gallica].

EN ma douleur, malheureux, ie me plais,

Soit quand la nuict les feux du Ciel augmente,
Ou quand l’Aurore en-ionche d’Amaranthe
Le iour meslé d’vn long fleurage espais,

D’vn ioyeux dueil mon esprit ie repais:
Et quelque part où seulet ie m’absente,
Deuant mes yeux ie voy tousiours presente
Celle qui cause & ma guerre & ma paix.

Pour l’aimer trop également i’endure
Ore vn plaisir, ore vne peine dure,
Qui d’ordre egal viennent mon cœur saisir:

Brief, d’vn tel miel mon absinthe est si pleine,
Qu’autant me plaist le plaisir que la peine,
La peine autant comme fait le plaisir.

























textes originaux
[R]

 

En ligne le 04/03/16.
Dernière révision le 30/06/18.