Pierre de RONSARD (1524-1585)
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552, p. 84 [←Gallica].

Il faisait chaud, et le somme coulant
Se distillait dans mon âme songearde,
Quand l’incertain d’une idole gaillarde,
Fut doucement mon dormir affolant.

Penchant sous moi son bel ivoire blanc,
Et mi-tirant sa langue frétillarde,
Me baisotait d’une lèvre mignarde,
Bouche sur bouche et le flanc sus le flanc.

Que de corail, que de lis, que de roses,
Ce me semblait, à pleines mains décloses,
Tâtai-je lors entre deux maniements ?

Mon dieu mon dieu de quelle douce haleine,
De quelle odeur était sa bouche pleine,
De quels rubis, et de quelz diamants !

Paris, veuve Maurice de La Porte, 1553, pp. 216 [←Gallica].

IL faisait chaud, et le somme coulant
Se distillait dans mon âme songearde,
Quand l’incertain d’une idole gaillarde,
Fut doucement mon dormir affolant.

Penchant sous moi son bel ivoire blanc,
Et mi-tirant sa langue frétillarde,
Me baisotait d’une lèvre mignarde,
Bouche sur bouche et le flanc sus le flanc.

Que de corail, que de lis, que de roses,
Ce me semblait, à pleines mains décloses,
Tâtai-je lors entre deux maniements ?

Mon dieu mon dieu de quelle douce haleine,
De quelle odeur était sa bouche pleine,
De quels rubis, et de quels diamants ?

























Paris, veuve Maurice de La Porte, 1553, pp. 216 [←Gallica].

IL faisait chaud, et le somme coulant
Se distillait dans mon âme songearde,
Quand l’incertain d’une idole gaillarde,
Fut doucement mon dormir affolant.

Penchant sous moi son bel ivoire blanc,
Et mi-tirant sa langue frétillarde,
Me baisotait d’une lèvre mignarde,
Bouche sur bouche et le flanc sus le flanc.

Que de corail, que de lis, que de roses,
Ce me semblait, à pleines mains décloses,
Tâtai-je lors entre deux maniements ?

Mon dieu mon dieu de quelle douce haleine,
De quelle odeur était sa bouche pleine,
De quels rubis, et de quels diamants ?

Il faisait chaud… (1578)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.  
Paris, Gabriel Buon, 1578, pp. 219-220 [←Gallica].

IL faisait chaud, et le somne coulant
Se distillait dans mon âme songearde,
Quand l’incertain d’une idole gaillarde
Fut doucement mon dormir affolant.

Penchant sous moi son bel ivoire blanc,
Et m’y tirant sa langue frétillarde,
Me baisotait d’une lèvre mignarde,
Bouche sur bouche, et le flanc sus le flanc.

Que de corail, que de lis, que de roses,
Ce me semblait, à pleines mains décloses
Tâtai-je lors entre deux maniements ?

Mon Dieu, mon Dieu, de quelle douce haleine,
De quelle odeur était sa bouche pleine,
De quels rubis, et de quels diamants ?

























textes modernisés
[R]

 

En ligne le 09/10/19.
Dernière révision le 18/03/24.