Clément DESAURS (?-?)
Beaux yeux, non pas des yeux…
Lyon, Benoît Rigaud, 1589.
ouvrir sur Gallica : sonnet LIV, p. 62.

Beaux yeux, non pas des yeux, mais deux astres heureux
Dont l’aspect rayonnant à vous aimer me force :
Bouche, mais non pas bouche ains une douce amorce
Qui rallume dans moi mille feux désireux.

Parler, non pas parler, mais un charme amoureux
Qui me dérobe l’Âme et le sang et la force,
Cheveux, non pas cheveux, mais une roide torse
Qui lie mon vouloir dans ces lacs doucereux :

Pendant que du nectar d’une sainte parole,
Vous me traitiez en Dieu : d’une embuscade folle
J’enlève tout soudain un baiser souriant.

Mais fins vous sûtes bien plus fine embûche tendre
M’aveuglant, me brûlant, me charmant, me liant :
Moi-même je fus pris, lors que je pensais prendre.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Beaux yeux, non pas des yeux, mais deux astres heureux
Dont l’aspect rayonnant à vous aimer me force :
Bouche, mais non pas bouche ains une douce amorce
Qui rallume dans moi mille feux désireux.

Parler, non pas parler, mais un charme amoureux
Qui me dérobe l’Âme et le sang et la force,
Cheveux, non pas cheveux, mais une roide torse
Qui lie mon vouloir dans ces lacs doucereux :

Pendant que du nectar d’une sainte parole,
Vous me traitiez en Dieu : d’une embuscade folle
J’enlève tout soudain un baiser souriant.

Mais fins vous sûtes bien plus fine embûche tendre
M’aveuglant, me brûlant, me charmant, me liant :
Moi-même je fus pris, lors que je pensais prendre.

 

En ligne le 30/10/23.
Dernière révision le 25/02/24.