Philippe DESPORTES (1546-1606)
Je porte plus au cœur…
Rouen, Raphaël Du Petit Val, 1594.

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textes de
Des­portes

 


 

 
 
 

 


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propos :
les douleurs
de l’amant

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Ie porte plus au cœur d’amours & de tourmens,
Qu’on ne voit dans le Ciel de luisantes images,
D’eaux en mer, d’herbe aux prez, de sablons aux riuages,
Qu’vn siecle n’a de iours, qu’vn iour n’a de momens.

Ma bouche n’ouure pas moins de gemissemens,
Ie ne cele en l’esprit moins de feux & d’orages,
Mes yeux ne laschent pas moins d’humides nuages,
Et moins mon estomach de braisiers vehemens.

Entre tant de suiets, de vaincus, de rebelles,
Qu’Amour a fait gesner en ses chartres cruelles,
Ie suis le plus maudit & le plus languissant.

Il a changé pour moy toute douce nature,
Aux autres d’esperance il donne nourriture,
Et de pur desespoir il me va repaissant.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Ie porte plus au cœur d’amours & de tourmens,
Qu’on ne voit dans le Ciel de luisantes images,
D’eaux en mer, d’herbe aux prez, de sablons aux riuages,
Qu’vn siecle n’a de iours, qu’vn iour n’a de momens.

Ma bouche n’ouure pas moins de gemissemens,
Ie ne cele en l’esprit moins de feux & d’orages,
Mes yeux ne laschent pas moins d’humides nuages,
Et moins mon estomach de braisiers vehemens.

Entre tant de suiets, de vaincus, de rebelles,
Qu’Amour a fait gesner en ses chartres cruelles,
Ie suis le plus maudit & le plus languissant.

Il a changé pour moy toute douce nature,
Aux autres d’esperance il donne nourriture,
Et de pur desespoir il me va repaissant.

 

En ligne le 11/11/20.
Dernière révision le 11/12/22.