Ferdinand de GRAMONT (1812-1897)
Mettez-moi où le Soleil…
Paris, Paul Masgana, 1842.

quel que soit son sort, son amour ne changera pas.

Mettez-moi où le Soleil fait pé­rir les fleurs et l’herbe, comme où la glace et la neige triomphent de lui ; mettez-moi où son char est lé­ger et mo­dé­ré, et aux lieux où ha­bitent ceux qui nous le rendent, ou bien ceux qui nous l’en­lèvent ;

Mettez-moi dans une humble ou su­perbe for­tune ; sous un air doux et serein, ou bien né­bu­leux et lourd ; mettez-moi dans la nuit, sous les jours longs ou courts, dans la sai­son avan­cée ou bien ado­les­cente ;

Mettez-moi dans le ciel, ou sur la terre ou dans l’abîme ; sur une haute mon­tagne, dans la val­lée pro­fonde et ma­ré­ca­geuse ; esprit libre ou bien assu­jet­ti à son corps ;

Mettez-moi avec un nom obs­cur ou illustre : je serai tel que je fus, je vi­vrai comme j’ai vé­cu, en conti­nuant mes sou­pirs qui datent de trois lustres.

 
 
 

quel que soit son sort, son amour ne changera pas.

Mettez-moi où le Soleil fait pé­rir les fleurs et l’herbe, comme où la glace et la neige triomphent de lui ; mettez-moi où son char est lé­ger et mo­dé­ré, et aux lieux où ha­bitent ceux qui nous le rendent, ou bien ceux qui nous l’en­lèvent ;

Mettez-moi dans une humble ou su­perbe for­tune ; sous un air doux et serein, ou bien né­bu­leux et lourd ; mettez-moi dans la nuit, sous les jours longs ou courts, dans la sai­son avan­cée ou bien ado­les­cente ;

Mettez-moi dans le ciel, ou sur la terre ou dans l’abîme ; sur une haute mon­tagne, dans la val­lée pro­fonde et ma­ré­ca­geuse ; esprit libre ou bien assu­jet­ti à son corps ;

Mettez-moi avec un nom obs­cur ou illustre : je serai tel que je fus, je vi­vrai comme j’ai vé­cu, en conti­nuant mes sou­pirs qui datent de trois lustres.

 

En ligne le 18/08/09.
Dernière révision le 08/01/23.