Ferdinand de GRAMONT (1812-1897)
Maintenant que le ciel…
Paris, Paul Masgana, 1842.

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textes de
Gra­mont

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imi­ta­tion de
Or che ’l ciel…

 

il souffre et ne peut guérir d’une souffrance qu’il chérit.

Mainte­nant que le ciel, la terre et les vents se taisent ; que les bêtes sauvages et les oiseaux sont arrê­tés par le sommeil ; que la nuit, sur son char étoi­lé, accom­plit son circuit, et que la mer repose sans vagues dans son lit ;

Je regarde, je pense, je brûle, je pleure, et celle qui me fait mourir est sans cesse devant moi pour mon tourment qu’elle adoucit pourtant ; la guerre est ma condi­tion, guerre pleine de colère et de douleur ; et je n’ai quelque repos qu’en pensant à elle.

Ainsi c’est de la même fontaine claire et vive que vient toute la douceur et l’amer­tume dont je me nourris : c’est la même main qui me guérit et me perce.

Et pour que mon martyre n’arrive pas à sa fin, mille fois par jour je meurs, et mille fois je renais, tant je suis éloi­gné de ma guéri­son.

 
 
 

il souffre et ne peut guérir d’une souffrance qu’il chérit.

Mainte­nant que le ciel, la terre et les vents se taisent ; que les bêtes sauvages et les oiseaux sont arrê­tés par le sommeil ; que la nuit, sur son char étoi­lé, accom­plit son circuit, et que la mer repose sans vagues dans son lit ;

Je regarde, je pense, je brûle, je pleure, et celle qui me fait mourir est sans cesse devant moi pour mon tourment qu’elle adou­cit pourtant ; la guerre est ma condi­tion, guerre pleine de colère et de douleur ; et je n’ai quelque repos qu’en pensant à elle.

Ainsi c’est de la même fontaine claire et vive que vient toute la douceur et l’amer­tume dont je me nourris : c’est la même main qui me guérit et me perce.

Et pour que mon martyre n’arrive pas à sa fin, mille fois par jour je meurs, et mille fois je renais, tant je suis éloi­gné de ma guéri­son.

 

En ligne le 27/10/12.
Dernière révision le 01/11/18.