Clovis HESTEAU (?-?)
D’une incroyable amour…
Paris, Abel L’Angelier, 1578.

D’vne incroyable amour, d’vn desir, d’vne crainte,
La chaleur, l’esguillon, & la morne froideur,
A languir, s’esgarer, & geler en l’ardeur,
Sourde, aueugle, & muette, ont mon ame contrainte.

Je n’ose descouurir mon affection sainte,
Bruslé, point, & glacé, ie couue mon mal-heur,
Et taschant d’amoindrir l’effort de ma douleur,
Je deçoy ma raison par vne fable feinte.

Helas mon cher Soleil, cognois donc mon esmoy,
Mon desir, & ma peur, prenant pitié de moy,
Comme d’vn criminel, qui gesné par le cable

Sent l’angoisseux tourment, & ne s’ose escrier:
Car ie suis à la chaisne, & ne t’ose prier,
Toy qui peux seule oster la douleur qui m’acable.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

D’vne incroyable amour, d’vn desir, d’vne crainte,
La chaleur, l’esguillon, & la morne froideur,
A languir, s’esgarer, & geler en l’ardeur,
Sourde, aueugle, & muette, ont mon ame contrainte.

Je n’ose descouurir mon affection sainte,
Bruslé, point, & glacé, ie couue mon mal-heur,
Et taschant d’amoindrir l’effort de ma douleur,
Je deçoy ma raison par vne fable feinte.

Helas mon cher Soleil, cognois donc mon esmoy,
Mon desir, & ma peur, prenant pitié de moy,
Comme d’vn criminel, qui gesné par le cable

Sent l’angoisseux tourment, & ne s’ose escrier:
Car ie suis à la chaisne, & ne t’ose prier,
Toy qui peux seule oster la douleur qui m’acable.

 

En ligne le 10/12/05.
Dernière révision le 05/12/20.