Puisque le feu loge secrètement
Dedans la neige
CLÉMENT MAROT.
Jean Marot retiré à Cahors, s’y était marié étant déjà dans un âge avancé. [1] Il n’eut qu’un fils de son mariage. Ce fut le célèbre Clément Marot. Il naquit en 1595 et fut amené à Paris à l’âge de dix ans. Son père eut soin de cultiver les talents qu’il lui reconnut pour la poésie, et ne négligea point de lui faire apprendre la langue Latine. Mais il fit ses premières études avec peu de succès, et Clément en rejette la faute sur ses maîtres. En effet, dit-il dans son Épître quarante-troisième,
En effet c’étaient
de grands bêtes
Que les Régents du temps jadis,
Jamais je n’entre en Paradis
S’ils ne m’ont perdu ma jeunesse.
Il y avait cependant alors des Professeurs très-habiles, et qui ont formé d’illustres disciples, et je serais tenté de croire que Marot a trop légèrement accusé ses maîtres de ce dont il était seul coupable. Né avec le talent de la poésie, et un penchant trop violent et trop facilement écouté pour la passion de l’amour, était-il surprenant que l’étude fût peu capable de se l’attacher ?
[…]
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la
Littérature française,
tome XI, 1747, pp. 37-**
[Gallica, NUMM-50654_PDF_86_**]
(texte modernisé).
Notes
[1] La « vie » de Clément Marot succède, au début du onzième tome de la Bibliothèque de l’abbé Goujet, à celles de son père Jean Marot.
Liens
Études
* On peut lire, de Daniel Martin, Clément Marot : nouveaux horizons de la poésie et du poète à la Renaissance, étude parue en 2004 dans le n° 59 du Bulletin de l’Associations d’étude sur l’Humanisme, la Réforme et la Renaissance, publiée sur Persée, portail de publication électronique de revues scientifiques en sciences humaines et sociales.
Liens valides au 26/04/20.
En ligne le 29/05/11.
Dernière révision le 26/04/20.