Scévole de SAINTE-MARTHE
(1536-1623)
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L’abbé GOUJET, 1752
 

SCÉVOLE DE SAINTE-MARTHE.

Scévole de Sainte-Marthe n’a pas moins ren­du de ser­vices à l’État dans les emplois dont il fut char­gé, que le Pré­si­dent de La Cep­pède, et s’est beau­coup plus dis­tin­gué que ce magis­trat dans les lettres humaines[1]. Sor­ti d’une famille qui a été féconde en savants, et qui comp­tait déjà entre les illustres Charles de Sainte-Marthe, dont j’ai par­lé, on ne peut nier qu’il n’en ait été un des prin­ci­paux orne­ments.

Il naquit à Loudun le 2 de Février 1536 et fut l’aîné des enfants de Louis de Sainte-Marthe, Sei­gneur de Neuil­ly, Pro­cu­reur du Roi au siège de Lou­dun, qui mou­rut à Paris le pre­mier de Sep­tembre 1566, et de Nicole Le Fèvre de Bizay, fille du Sei­gneur de Bizay en Lodu­nois, et nièce de Fran­çois Le Fèvre sieur de Beau­lieu, Avo­cat du Roi en la Chambre des Comptes à Paris.

Scévole aima les lettres dès sa plus tendre jeu­nesse. Il les étu­dia d’abord dans l’Uni­ver­si­té de Paris, où Adrien Tur­nèbe, Muret et Ramus le for­mèrent à l’Élo­quence et à la Poé­sie ; et il fit de si grands pro­grès, qu’outre le latin qu’il apprit avec soin, il devint aussi habile dans les langues grecque et hé­braïque. Comme on le des­ti­nait à la Magis­tra­ture, lors­qu’il eut quit­té l’Uni­ver­si­té de Paris, il alla suc­ces­si­ve­ment étu­dier la Juris­pru­dence à Poi­tiers, et à Bourges sous le célèbre Dua­ren, dont il acquit l’estime et l’ami­tié. Par­tout où le désir d’ap­prendre le trans­por­ta, il recher­cha la conver­sa­tion de ceux qui pou­vaient l’ins­truire ; et l’on ne peut nom­mer aucun homme de lettres de son temps en France avec qui il n’ait fait du moins quelque liai­son. On peut voir ce détail de sa vie écrite en Fran­çais par Gabriel Michel sieur de La Roche­mail­let, Avo­cat au Par­le­ment de Paris.

Ce fut par ces liai­sons, et sa conti­nuelle appli­ca­tion, que Scé­vole devint Ora­teur, Juris­con­sulte, Poète la­tin et fran­çais, et His­to­rien. Les qua­li­tés de son cœur répon­dirent à celles de son esprit. Il fut bon ami, zé­lé pour sa pa­trie, et d’une fidé­li­té invio­lable pour le ser­vice de son Prince : et sous les règnes d’Hen­ri III et d’Hen­ri IV il eut des em­plois dignes de ses talents et de sa pro­bi­té, et qu’il rem­plit avec beau­coup d’in­té­gri­té et de répu­ta­tion.

En 1579 il fut fait Maire et Capi­taine de Poi­tiers, et fut en­suite Tré­so­rier de France dans la Géné­ra­li­té de cette ville. […]

L’abbé GOUJET,
Biblio­thèque fran­çaise,
ou His­toire de la Litté­ra­ture fran­çaise,
tome XIV, 1752, pp. 324-326
[Gallica, NUMM-50657, PDF_327_329]
(texte modernisé).


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Notes

[1] La « vie » de Scévole de Sainte-Marthe succède dans la Bibliothèque de l’abbé Goujet à celle de La Ceppède.





Liens

* On peut trouver en ligne sur Persee, por­tail de publi­ca­tion élec­tro­nique de revues scien­ti­fiques en sciences hu­maines et so­ciales, plu­sieurs articles consa­crés à Scé­vole de Sainte-Marthe publiés dans diffé­rentes re­vues uni­ver­si­taires.


 

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En ligne le 27/02/17.
Dernière révision le 06/06/25.