Olivier de MAGNY (1529-1561)
L’amour me fait haïr moi-même…
Paris, André Wechel, 1559.

[…]

L’amour me fait haïr moi-même,
Le bien me fait un mal extrême,
Et le feu trop chaud me pâlit,
Le repos hélas ! me travaille,
Le veiller m’est somme, et le lit
M’est un camp de dure bataille,
Où vivant on m’ensevelit.

Le pleurer me plaît, et le rire
M’apprête un contraire martyre,
Le repos m’est venin et fiel,
Au lieu de paix j’ai toujours guerre,
Je vois sans yeux, et vole au ciel
Sans jamais départir de terre,
Où jeune je semble être vieil.

J’espère et crains d’un seul courage,
Mon profit m’apporte dommage,
Et le jour plus serein qui luit
Ne m’est que ténèbre mortelle,
Bref, j’ai sans fin soit jour ou nuit
D’un vieil désir peine nouvelle,
En suivant cella qui me fuit.

[…]

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

[…]

Lamour me fait haïr moi-même,
Le bien me fait un mal extrême,
Et le feu trop chaud me pâlit,
Le repos hélas ! me travaille,
Le veiller m’est somme, et le lit
M’est un camp de dure bataille,
Où vivant on m’ensevelit.

Le pleurer me plaît, et le rire
M’apprête un contraire martyre,
Le repos m’est venin et fiel,
Au lieu de paix j’ai toujours guerre,
Je vois sans yeux, et vole au ciel
Sans jamais départir de terre,
Où jeune je semble être vieil.

J’espère et crains d’un seul courage,
Mon profit m’apporte dommage,
Et le jour plus serein qui luit
Ne m’est que ténèbre mortelle,
Bref, j’ai sans fin soit jour ou nuit
D’un vieil désir peine nouvelle,
En suivant cella qui me fuit.

[…]

 

En ligne le 23/02/23.
Dernière révision le 23/03/23.