Claude de PONTOUX (v. 1540-av. 1579)
Tant puissante est l’ardeur…
Lyon, Barthélémy Honorat, 1585.

Tant puissante est l’ardeur, la flèche et la filasse,
Dont m’échauffe, et me navre, et me lie l’amour,
Qu’ars, atteint, empiégé, mon cœur fait son séjour
Et malade et captif dans le feu, dans la glace :

Mais pendant que je fonds, je languis, je m’englace,
Par la flamme, la plaie et les liens d’Amour,
Si je vois ce bel or, ce Soleil, ce beau jour,
Je ne sens chaud ni deuil, ni nœud qui mal me fasse.

Quoiqu’il me brûle ou tue, ou m’étreint rudement,
Je sens si doux le feu, la mort, et le tourment,
Qu’ores je hais le froid, la vie, et la franchise.

Ô feu, ô fer, ô rets de l’Archer les outils,
Puissiez toujours ainsi soûler vos appétits
De moi qui vous suis mèche, et but, et proie prise.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Tant puissante est l’ardeur, la flèche et la filasse,
Dont m’échauffe, et me navre, et me lie l’amour,
Qu’ars, atteint, empiégé, mon cœur fait son séjour
Et malade et captif dans le feu, dans la glace :

Mais pendant que je fonds, je languis, je m’englace,
Par la flamme, la plaie et les liens d’Amour,
Si je vois ce bel or, ce Soleil, ce beau jour,
Je ne sens chaud ni deuil, ni nœud qui mal me fasse.

Quoiqu’il me brûle ou tue, ou m’étreint rudement,
Je sens si doux le feu, la mort, et le tourment,
Qu’ores je hais le froid, la vie, et la franchise.

Ô feu, ô fer, ô rets de l’Archer les outils,
Puissiez toujours ainsi soûler vos appétits
De moi qui vous suis mèche, et but, et proie prise.

 

En ligne le 18/09/05.
Dernière révision le 23/06/23.