Pierre de RONSARD (1524-1585)
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1553, p. 59 [←Gallica].

NI de son chef le trésor crêpelu,
Ni de sa joue une et l’autre fossette,
Ni l’embonpoint de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince à mon âme sujette,
Ni son beau sein, dont l’Archerot me jette
Le plus aigu de son trait émoulu,

Ni de son ris les milliers de Charites,
Ni ses beautés en mile cœurs écrites
N’ont esclavé ma libre affection.

Seul son esprit, où tout le ciel abonde,
Et les torrents de sa douce faconde
Me font mourir pour sa perfection.

Ni de son chef… (1560)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.  
Paris, Gabriel Buon, 1560, f° 31v° [←Gallica].

NI de son chef le trésor crêpelu,
Ni de son ris l’une et l’autre fossette,
Ni le repli de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince à mon âme sujette,
Ni son beau sein, dont l’Archerot me jette
Le plus aigu de son trait émoulu,

Ni de son front les milliers de Charites,
Ni ses beautés en mille cœurs écrites
N’ont asservi ma libre affection.

Seul son esprit, où tout le ciel abonde,
Seule sa douce et sa grave faconde,
M’a fait mourir pour sa perfection.

Ni de son chef… (1567)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.  
Paris, Gabriel Buon, 1567, f° 32v° [←Gallica].

NI de son chef le trésor crêpelu,
Ni de son ris l’une et l’autre fossette,
Ni le repli de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince à mon âme sujette,
Ni son beau sein, dont l’Archerot me jette
Le plus aigu de son trait émoulu,

Ni de son corps les milliers de Charites,
Ni ses beautés en mille cœurs écrites,
N’ont asservi ma libre affection.

Seul son esprit, où tout le ciel abonde,
Seule sa douce et sa grave faconde,
Mont fait mourir pour sa perfection.

Ni de son chef… (1578)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.  
Paris, Gabriel Buon, 1578, pp. 75-76 [←Gallica].

NI de son chef le trésor crêpelu,
Ni de son ris l’une et l’autre fossette,
Ni le repli de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince à mon âme sujette,
Ni son beau sein, dont l’Archerot me jette
Le plus aigu de son trait émoulu,

Ni de son corps les milliers de charites,
Ni ses beautés en mille cœurs écrites,
N’ont asservi ma libre affection.

Seul son esprit, où tout le ciel abonde,
Seule sa douce et sa grave faconde,
Me font mourir pour leur perfection.

























Ni de son chef… (1560)   ↓   ⇑   ↑  →t.o.  
Paris, Gabriel Buon, 1560, f° 31v° [←Gallica].

NI de son chef le trésor crêpelu,
Ni de son ris l’une et l’autre fossette,
Ni le repli de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince à mon âme sujette,
Ni son beau sein, dont l’Archerot me jette
Le plus aigu de son trait émoulu,

Ni de son front les milliers de Charites,
Ni ses beautés en mille cœurs écrites
N’ont asservi ma libre affection.

Seul son esprit, où tout le ciel abonde,
Seule sa douce et sa grave faconde,
M’a fait mourir pour sa perfection.

Ni de son chef… (1567)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.  
Paris, Gabriel Buon, 1567, f° 32v° [←Gallica].

NI de son chef le trésor crêpelu,
Ni de son ris l’une et l’autre fossette,
Ni le repli de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince à mon âme sujette,
Ni son beau sein, dont l’Archerot me jette
Le plus aigu de son trait émoulu,

Ni de son corps les milliers de Charites,
Ni ses beautés en mille cœurs écrites,
N’ont asservi ma libre affection.

Seul son esprit, où tout le ciel abonde,
Seule sa douce et sa grave faconde,
Mont fait mourir pour sa perfection.

Ni de son chef… (1578)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.  
Paris, Gabriel Buon, 1578, pp. 75-76 [←Gallica].

NI de son chef le trésor crêpelu,
Ni de son ris l’une et l’autre fossette,
Ni le repli de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince à mon âme sujette,
Ni son beau sein, dont l’Archerot me jette
Le plus aigu de son trait émoulu,

Ni de son corps les milliers de charites,
Ni ses beautés en mille cœurs écrites,
N’ont asservi ma libre affection.

Seul son esprit, où tout le ciel abonde,
Seule sa douce et sa grave faconde,
Me font mourir pour leur perfection.

Ni de son chef… (1584)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.  
Paris, Gabriel Buon, 1584, p. 25 [←Gallica].

NI de son chef le trésor crêpelu,
Ni de son ris l’une et l’autre fossette,
Ni le repli de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince à mon âme sujette,
Ni son beau sein dont l’Archerot me jette
Le plus aigu de son trait émoulu,

Ni son beau corps le logis des Charites,
Ni ses beautés en mille cœurs écrites,
N’ont asservi ma jeune affection.

Seul son esprit miracle de notre âge,
Qui eut du Ciel tous les dons en partage,
Me fait mourir pour sa perfection.

























textes modernisés
[R]

 

En ligne le 20/06/13.
Dernière révision le 31/08/23.