Pontus de TYARD (1521-1605)
Ô calme nuit…
Lyon, Jean de Tournes, 1555.

Ô calme nuit, qui doucement composes
En ma faveur l’ombre mieux animée,
Qu’oncques Morphée en sa salle enfumée,
Peignit du rien de ses Métamorphoses !

Combien heureux les œillets, et les roses
Ceignaient le bras de mon âme épâmée,
Affriandant une langue affamée
Du Paradis de deux lèvres décloses !

Lorsque Phébus, laissant sa molle couche,
Se vint moquer de mes bras, de ma bouche,
Et de sa sœur, la lumière fourchue !

Ah, que boiteux d’une poussive haleine
Soient ses chevaux, et ne cueille sa peine
Qu’un fruit amer de la vierge branchue.

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Ô calme nuit, qui doucement composes
En ma faveur lombre mieux animée,
Quoncques Morphée en sa salle enfumée,
Peignit du rien de ses Métamorphoses !

Combien heureux les œillets, et les roses
Ceignaient le bras de mon âme épâmée,
Affriandant une langue affamée
Du Paradis de deux lèvres décloses !

Lorsque Phébus, laissant sa molle couche,
Se vint moquer de mes bras, de ma bouche,
Et de sa sœur, la lumière fourchue !

Ah, que boiteux dune poussive haleine
Soient ses chevaux, et ne cueille sa peine
Quun fruit amer de la vierge branchue.

 

En ligne le 15/10/25.
Dernière révision le 15/10/25.