««« Nu­mides ou No­mades »»»

 

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Numides ou No­mades. Bru­taux, fa­rouches, pas­teurs, guer­riers, in­domp­tables, afri­cains, rudes, va­ga­bonds, dé­bri­dés.

Parce qu’allant à cheval, leurs che­vaux ne sont point bri­dés, et les con­duisent avec la seule verge. Les Nu­mides n’usent de règle, rai­son, loi ni cou­tume quel­conque, res­sen­tant ne sais quoi de cette vie gros­sière et bru­tale, que les poètes attri­buent aux hommes du pre­mier âge. Néan­moins ils ont un Roi qui leur com­mande, et au­quel ils font tel hon­neur, que natu­rel­le­ment les bêtes brutes même font à celui qui est le plus excel­lent en leur genre et es­pèce : Le plus grand exer­cice au­quel ils s’adonnent est la chasse ou le lar­cin, sans s’ar­rê­ter guère plus que trois ou quatre jours en un lieu : Au sur­plus leurs femmes sont assez belles et gra­cieuses, des­quelles ils sont fort ja­loux, sa­chant com­bien elles sont promptes à chan­ger de pâ­ture.

Maurice de LA PORTE, Les Épithètes, 1571,
ff. 179v°-180r° [Gallica, NUMM-50715, PDF_365_366]
(texte modernisé).

[Numidien /-s. Marbre, Mores, ours.]

[Voir aussi Numidie, ainsi que Grecs, Parthes, Ro­mains, Scythes et Alle­mands, An­glais, Arabes, Écos­sais, Espa­gnols, Éthio­piens, Flo­ren­tins, Fran­çais, Mores, Na­po­li­tains, Si­ci­liens, Suisses, Turcs, Vé­ni­tiens.]


 

Avertis­sement

Cata­logue de lieux com­muns, quand bien même recueil­lis chez les poètes et « plu­sieurs savants per­son­nages », le recueil des Épi­thètes de Maurice de La Porte n’échappe évi­dem­ment pas aux sté­réo­types qu’on dira aujour­d’hui nour­ris des peurs, fan­tasmes, igno­rances et pré­ju­gés propres aux fran­co­phones catho­liques mâles à la peau blanche de 1571, chez qui l’auteur a pui­sé et aux­quels ils étaient des­ti­nés. On les publie sans vou­loir rien en omettre, à titre de docu­ments sus­cep­tibles de révé­ler la langue et la pen­sée d’une époque, en son­geant aussi qu’ils peuvent indi­quer pour notre époque les dan­gers du recours irré­flé­chi, auto­ma­tique, aux res­sour­ces de la langue.



 

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Numides ou No­mades. Bru­taus, fa­rouches, pas­teurs, guer­riers, in­dom­tables, affri­cains, rudes, va­ga­bonds, des­bri­dés.

Parce qu’allans à cheual, leurs che­uaus ne sont point bri­dés, & les con­duisent auec la seule verge. Les Nu­mides n’usent de reigle, rai­son, loi ni cous­tume quel­conque, re­sen­tans ne scai quoi de ceste vie gros­siere & bru­tale, que les poetes attri­buent aux hommes du pre­mier aage. Neant­moins ils ont vn Roi qui leur com­mande, & au­quel ils font tel hon­neur, que natu­rel­le­ment les bestes bruttes mesmes font à celui qui est le plus excel­lent en leur genre & es­pece : Le plus grand exer­cice au­quel ils s’adonnent est la chasse ou le lar­cin, sans s’ar­res­ter gueres plus que trois ou quatre iours en vn lieu : Au sur­plus leurs femmes sont assez belles & gra­tieuses, des­quelles ils sont fort ia­loux, sça­chans com­bien elles sont promptes à chan­ger de pas­ture.

Maurice de LA PORTE, Les Epithetes, 1571,
ff. 179v°-180r° [Gallica, NUMM-50715, PDF_365_366]
(texte original).

[Numidien /-s. Marbre, Mores, ours.]

[Voir aussi Numidie, ainsi que Grecs, Parthes, Ro­mains, Scythes et Æthio­piens, Ale­mans, An­glois, Arabes, Escos­sois, Espa­gnols, Flo­ren­tins, Fran­çois, Mores, Na­po­li­tains, Si­ci­liens, Suisses, Turcs, Ve­ni­tiens.]