««« Pa­ris »»»

« Pa­ris » dans :
Buttet
1561
~ Il me sou­vient…
Jo­delle
1574
~ Je suis dedans Paris…
Chante­louve
1576
~ Seine qui fais…
La Jessée
1579
~ Adieu Paris Adieu…

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Paris. Reine du monde, grande, célèbre, indomp­table, mère des arts, nou­velle Pan­dore, belle, docte, mar­chande, ville sans paire, fa­meuse, opu­lente, non-pareille, bonne, noble, admi­rable, très-riche, mère des bons esprits, popu­leuse ou peu­plée, siège des Rois, an­cienne, flo­ris­sante, l’orne­ment du monde, plan­tu­reuse, obé­is­sante aux rois.

Pour autant que les opi­nions sont diverses de la fon­da­tion de cette grande, riche et popu­leuse ville de Paris ma mère natu­relle, et que Gilles Cor­ro­zet curieux et fidèle recher­cheur des anti­qui­tés d’icelle, en a fort ample­ment dis­cou­ru au com­men­ce­ment de son livre, je te prie­rai d’y avoir recours, afin de m’exemp­ter d’une si longue nar­ra­tion. Te vou­lant seu­le­ment faire entendre comme cette noble et ancienne Paris à nulle autre seconde est com­po­sée de Ville, Cité, et Uni­ver­si­té, toutes trois si riches et peu­plées, que sans la véri­té, qui m’est un témoin irré­fra­gable, cela te serait presque incré­dible. Le plus grand tra­fic de marchan­dise se fait en la Ville, laquelle pour sa com­mo­di­té a les claires fon­taines. La Cité entou­rée de toutes parts de la bonne et plai­sante rivière de Seine, est enri­chie de ce temple magni­fique dédié en l’hon­neur de la très glo­rieuse vierge Marie, et est encore hono­rée du superbe édi­fice de ce Palais somp­tueux, pre­mier et plus assu­ré siège de nos Rois Fran­çais. En l’uni­ver­sité (laquelle éloi­gnée de la rivière a pour récom­pense des meil­leurs puits qu’on saurait trouver) est l’exer­cice des bonnes lettres, et l’étude uni­ver­selle de tout le monde, tel­le­ment qu’un homme n’est point tenu pour savant s’il n’a étu­dié en icelle. Or cha­cun sait, Lec­teur, com­bien à tort et sans cause cette ville ou plu­tôt royaume est mal-voulue de ses enne­mis, qui me fera te sup­plier en ce lieu pour la sin­gu­lière affec­tion que je porte à ma patrie, qu’ayant égard à mon labeur tu veuilles prier Dieu, que par sa bon­té et misé­ri­corde il lui plaise mal­gré eux la tou­jours main­te­nir en son entier, sem­bla­ble­ment tous les super­in­ten­dants d’icelle.

Maurice de LA PORTE, Les Épithètes, 1571,
f° 193r°v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_392_393]
(texte modernisé).

[L’honneur pari­sien. Jodelle.]

[Nourrice de Paris. Seine.]

[Nourricière de Paris. Cham­pagne.]

[Parisien /-ienne /-s. Écar­late, Fran­çais, pourpre, Seine, uni­ver­si­té, ville.]

[Voir aussi France et Blois, Lyon.]


 

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Paris. Roine du monde, grande, celebre, indom­table, mere des arts, nou­uelle Pan­dore, belle, docte, mar­chande, ville sans pair, fa­meuse, opu­lente, non-pareille, bonne, noble, admi­rable, tres­riche, mere des bons espris, popu­leuse ou peu­plee, siege des Rois, an­cienne, flo­ris­sante, l’orne­ment du monde, plan­tu­reuse, obe­is­sante aux rois.

Pour autant que les opi­nions sont diuerses de la fon­da­tion de ceste grande, riche & popu­leuse ville de Paris ma mere natu­relle, & que Gilles Cor­ro­zet curieus & fidele recher­cheur des anti­qui­tez d’icelle, en a fort ample­ment dis­cou­ru au com­men­ce­ment de son liure, ie te pri­rai d’i auoir recours, afin de m’exemp­ter d’vne si longue nar­ra­tion. Te vou­lant seu­le­ment faire entendre comme ceste noble & ancienne Paris à nulle autre seconde est com­po­see de Ville, Cité, & Vni­uer­si­té, toutes trois si riches & peu­plees, que sans la veri­té, qui m’est vn tes­moin irre­fra­gable, cela te seroit presque incre­dible. Le plus grand traf­fic de mar­chan­dise se fait en la Ville, laquelle pour sa com­mo­di­té a les claires fon­taines. La Cité entou­ree de toutes parts de la bonne & plai­sante riuiere de Seine, est enri­chie de ce temple magni­fique dedié en l’hon­neur de la tres­glo­rieuse vierge Marie, & est encores hono­ree du superbe edi­fice de ce Palais somp­tueus, pre­mier & plus asseu­ré siege de noz Rois Fran­çois. En l’vniuer­si­té (laquelle esloi­gnee de la riuiere a pour recom­pense des meil­leurs puits qu’on sçau­roit trou­uer) est l’exer­cice des bonnes lettres, & l’estude vni­uer­selle de tout le monde, tel­le­ment qu’vn homme n’est point tenu pour sçauant s’il n’a estu­dié en icelle. Or chacun sçait, Lec­teur, com­bien à tort & sans cause ceste ville ou plus­tost roiaume est mal-uouluë de ses enne­mis, qui me fera te sup­plier en ce lieu pour la sin­gu­liere affec­tion que ie porte à ma patrie, qu’aiant esgard à mon labeur tu vueilles prier Dieu, que par sa bon­té & mise­ri­corde il lui plaise mal­gré eux la tous­iours main­te­nir en son entier, sem­bla­ble­ment tous les super­in­ten­dans d’icelle.

Maurice de LA PORTE, Les Epithetes, 1571,
f° 193r°v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_392_393]
(texte original).

[L’honneur pari­sien. Iodelle.]

[Nourrice de Paris. Seine.]

[Nourriciere de Paris. Cham­paigne.]

[Parisien /-ienne /-s. Escar­late, Fran­çois, pourpre, Seine, ville, vni­uer­si­té.]

[Voir aussi France et Blois, Lyon.]