Agrippa d’AUBIGNÉ (1552-1630)
Quand Jodelle arriva…
ouvrir sur Gallica : Sonnet, f° A4v°.

QUand Jodelle arriva soufflant encor sa peine,
Le front plein de sueur des restes de la mort,
Quand dis-je il eut atteint l’Achérontide bord
Attendant le bateau il reprit son haleine.
Il trouva l’Achéron plus plaisant que la Seine,
L’enfer plus que Paris : aussi l’air de ce port
Quoiqu’il fût plus obscur ne lui puait si fort
Que lui faisait çà haut une vie incertaine.

Le passager le prend au creux de son bateau
Et Jodelle étonné disait en passant l’eau :

Pourrai-je me noyer qu’encore un coup je meure
Pour profiter autant à mon second trépas
Que j’ai fait au premier : mais il ne pouvait pas
Augmenter son bonheur pour changer de demeure.

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QUand Jodelle arriva soufflant encor sa peine,
Le front plein de sueur des restes de la mort,
Quand dis-je il eut atteint lAchérontide bord
Attendant le bateau il reprit son haleine.
Il trouva lAchéron plus plaisant que la Seine,
Lenfer plus que Paris : aussi lair de ce port
Quoiquil fût plus obscur ne lui puait si fort
Que lui faisait çà haut une vie incertaine.

Le passager le prend au creux de son bateau
Et Jodelle étonné disait en passant leau :

Pourrai-je me noyer quencore un coup je meure
Pour profiter autant à mon second trépas
Que jai fait au premier : mais il ne pouvait pas
Augmenter son bonheur pour changer de demeure.

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En ligne le 05/12/25.
Dernière révision le 05/12/25.