Christofle DU PRÉ (?-?)
Quand je viens de la ville…
Paris, Mamert Patisson, 1577.
ouvrir sur Gallica : Les Larmes funèbres, f° 7r°.

Quand je viens de la ville, et que seul je me vois
Dans la veuve maison, qui me pleure et lamente,
Nous pleurons à l’envi : puis au lieu de l’absente,
Nous plaignons notre mal les murailles et moi.

Désolé jusqu’au bout et rongé d’un émoi,
À mes yeux éplorés tout ce qui se présente
Pour mon cœur martyré, c’est une Hydre nuisante,
Dont les chefs renaissants me consomment d’effroi.

Mais quand je viens pensif, pour entrer en ma chambre,
C’est lors que je n’ai nerf, veine, muscle, ni membre,
Qui ne craque du mal qu’on ne peut secourir.

Aussi dis-je, exhalant d’une chaude fournaise
Les flammes de mon deuil, ô Seigneur qu’il vous plaise
Ou m’ôter la mémoire, ou me faire mourir !

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Quand je viens de la ville, et que seul je me vois
Dans la veuve maison, qui me pleure et lamente,
Nous pleurons à lenvi : puis au lieu de labsente,
Nous plaignons notre mal les murailles et moi.

Désolé jusquau bout et rongé dun émoi,
À mes yeux éplorés tout ce qui se présente
Pour mon cœur martyré, cest une Hydre nuisante,
Dont les chefs renaissants me consomment deffroi.

Mais quand je viens pensif, pour entrer en ma chambre,
Cest lors que je nai nerf, veine, muscle, ni membre,
Qui ne craque du mal quon ne peut secourir.

Aussi dis-je, exhalant dune chaude fournaise
Les flammes de mon deuil, ô Seigneur quil vous plaise
Ou môter la mémoire, ou me faire mourir !

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En ligne le 24/03/12.
Dernière révision le 24/04/24.