Simon GOULART (1543-1628)
Je cours, et n’en puis plus…

Je cours, et n’en puis plus : j’écoute, et je suis sourd :
Je vois, je ne vois rien : je parle et mot ne sonne :
Je tiens, et ne tiens rien : j’aime trop ma personne,
Et si ne l’aime point : je suis discret et lourd.

Je cours après le monde, et demeure tout court
En suivant Jésus-Christ : quand volupté résonne
Je l’entends ; et n’ois point le soulas que me donne
La douce voix de Christ qui après moi accourt.

Les biens de Dieu je vois, mais des yeux de la chair :
Propos vains je profère, et ne fais que chercher
La vie dans la mort, vérité dans un songe.

M’aimant sans aimer Dieu, je me haïs à mort.
Étant sage sans Christ, je suis serf de mensonge :
Las Seigneur lève-toi, et brise ce discord.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Je cours, et n’en puis plus : j’écoute, et je suis sourd :
Je vois, je ne vois rien : je parle et mot ne sonne :
Je tiens, et ne tiens rien : j’aime trop ma personne,
Et si ne l’aime point : je suis discret et lourd.

Je cours après le monde, et demeure tout court
En suivant Jésus-Christ : quand volupté résonne
Je l’entends ; et n’ois point le soulas que me donne
La douce voix de Christ qui après moi accourt.

Les biens de Dieu je vois, mais des yeux de la chair :
Propos vains je profère, et ne fais que chercher
La vie dans la mort, vérité dans un songe.

M’aimant sans aimer Dieu, je me haïs à mort.
Étant sage sans Christ, je suis serf de mensonge :
Las Seigneur lève-toi, et brise ce discord.

 

En ligne le 25/06/06.
Dernière révision le 09/05/21.