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Thraces. Cruels, in­domp­tables, bel­li­queux, gros­siers, fa­rouches, souffre-peine, forts, mu­tins, ge­lés, hor­ribles, grands, su­perbes, ro­bustes, ocieux, ivrognes, ou­blieux.

Ce peuple est rude et gros­sier, de fort longue vie, excé­dant en gran­deur et sta­ture le reste des hommes, ayant la pa­role effroyable et le regard fier : mais il est si ver­tueux et puis­sant, que s’ils étaient d’ac­cord en­semble ou sous la sujé­tion d’un seul Roi, il serait impos­sible de le vaincre et sur­mon­ter. Les anciens Thraces avaient cou­tume de vendre publi­que­ment leurs en­fants, et souf­fraient que leurs filles se joi­gnissent par ma­riage à qui bon leur sem­blait. Ils étaient plus curieux de la chas­te­té de leurs femmes, les­quelles ils ache­taient à grand’somme et quan­ti­té d’ai­rain de leurs pa­rents, les mar­quant au front en signe de no­blesse, répu­tant les non-si­gnées pour viles et rotu­rières. Les hommes oisifs leur étaient en grand hon­neur, et tenaient le lar­cin pour grande ver­tu, comme au contraire ceux-là entre eux étaient vi­lains esti­més qui s’adon­naient au la­beur de la terre. Ils ado­raient Mars, Bac­chus, Diane et Mer­cure, et ju­raient par Mer­cure seu­le­ment, qu’ils répu­taient chef et au­teur de leurs fa­milles.

Maurice de LA PORTE, Les Épithètes, 1571,
f° 261v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_529]
(texte modernisé).

[Thracien /-ienne. Bacchus, Bo­rée, Eu­ry­dice, flèche, Hèbre, Itys, lion, lyre, Ma­vors, Or­phée, Pal­las, Phi­née, Phyl­lis, Pinde, Rho­do­pé, Té­rée.]

[Thréicien /-ienne /-s. Ama­zones, Hip­po­lyte [Ama­zone], Or­phée.]

[Voir aussi Thrace et Grecs, Parthes, Ro­mains, Scythes, ain­si que An­glais, Arabes, Écos­sais, Espa­gnols, Éthio­piens, Flo­ren­tins, Fran­çais, Mores, Na­po­li­tains, Si­ci­liens, Suisses, Turcs, Vé­ni­tiens.]


 

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Thraces. Cruels, in­dom­tables, bel­li­queus, gros­siers, fa­rouches, souffre-peine, forts, mu­tins, ge­lés, hor­ribles, grands, su­perbes, ro­bustes, otieus, iurongnes, ou­blieus.

Ce peuple est rude & gros­sier, de fort longue vie, exce­dant en gran­deur & sta­ture le reste des hommes, aians la pa­rolle effroiable & le regard fier: mais il est si ver­tueus & puis­sant, que s’ils estoient d’ac­cord en­semble ou soubs la sub­iec­tion d’vn seul Roi, il seroit impos­sible de le vaincre & sur­mon­ter. Les anciens Thraces auoient cous­tume de vendre publi­que­ment leurs en­fans, & souf­froient que leurs filles se ioi­gnissent par ma­riage à qui bon leur sem­bloit. Ils estoient plus curieus de la chas­te­té de leurs femmes, les­quelles ils ache­toient à grand’somme & quan­ti­té d’ai­rain de leurs pa­rens, les mar­quans au front en signe de no­blesse, repu­tans les non sei­gnees pour viles & rotu­rieres. Les hommes oisifs leur estoient en grand hon­neur, & tenoient le lar­cin pour grande ver­tu, comme au contraire ceux-la entr’eux estoient vi­lains esti­més qui s’adon­noient au la­beur de la terre. Ils ado­roient Mars, Bac­chus, Diane & Mer­cure, & iu­roient par Mer­cure seu­le­ment, qu’ils repu­toient chef & au­theur de leurs fa­milles.

Maurice de LA PORTE, Les Epithetes, 1571,
f° 261v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_529]
(texte original).

[Thracien /-ienne. Bac­chus, Bo­ree, Eu­ry­dice, fleche, Hebre, Ithys, lion, lyre, Ma­uors, Or­phee, Pal­las, Phi­nee, Phyl­lis, Pinde, Rho­do­pé, Teree.]

[Threicien /-ienne /-s [threïciennes]. Ama­zones, Hip­po­lyte [Ama­zone], Or­phee.]

[Voir aussi Thrace et Grecs, Parthes, Ro­mains, Scythes, ain­si que Æthiopiens, An­glois, Arabes, Escos­sois, Espa­gnols, Flo­ren­tins, Fran­çois, Mores, Na­po­li­tains, Si­ci­liens, Suisses, Turcs, Ve­ni­tiens.]