Jacques GRÉVIN (1538-1570)
L’Amour nous point, nous brûle…
Paris, Robert Estienne, 1560.
ouvrir sur Gallica : L’Olimpe, p. 13.

L’Amour nous point, nous brusle, & nous bande les yeux,
De son dart, de son feu, & d’une folle attente:
Le dart entre dedans, le feu tousiours augmente,
Et le bandeau s’estraint sans espoir d’auoir mieux.

En uain nous implorons le secours de ces dieux,
En uain nous esperons auoir l’ame contante,
En pensant addoucir le mal qui nous tourmante
Par retirer, estaindre, & regarder les cieux.

Car nous auons, belleav, tousiours nouuelle amorce,
Qui d’autant s’esuertue & augmente sa force,
Que nous pensons fuir & euiter les coups.

Nous auons pour nous poindre une fleche nouuelle,
Et pour nous consumer tousiours quelque estincelle:

‚‚ Bref, nous trainons tousiours un lien apres nous.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

L’Amour nous point, nous bruſle, & nous bande les yeux,
De ſon dart, de ſon feu, & dune folle attente:
Le dart entre dedans, le feu touſiours augmente,
Et le bandeau ſeſtraint ſans eſpoir dauoir mieux.

En uain nous implorons le ſecours de ces dieux,
En uain nous eſperons auoir lame contante,
En penſant addoucir le mal qui nous tourmante
Par retirer, eſtaindre, & regarder les cieux.

Car nous auons, belleav, touſiours nouuelle amorce,
Qui dautant ſeſuertue & augmente ſa force,
Que nous penſons fuir & euiter les coups.

Nous auons pour nous poindre une fleche nouuelle,
Et pour nous conſumer touſiours quelque eſtincelle:

‚‚ Bref, nous trainons touſiours un lien apres nous.

 

En ligne le 15/10/05.
Dernière révision le 22/10/24.