Pierre de RONSARD (1524-1585)
Comme un Chevreuil…
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 29.

Comme vn Cheureuil, quand le printemps destruit
L’oyseux crystal de la morne gelée,
Pour mieulx brouster l’herbette emmielée
Hors de son boys auec l’Aube s’en fuit.

Et seul, & seur, loing de chiens & de bruit,
Or sur vn mont, or dans vne vallée,
Or pres d’vne onde a l’escart recelée,
Libre follastre ou son pied le conduit.

De retz ne d’arc sa liberté n’a crainte,
Sinon alors que sa vie est attainte,
D’vn trait meurtrier empourpré de son sang:

Ainsi i’alloy sans espoyr de dommage,
Le iour qu’vn œil sur l’auril de mon âge
Tira d’vn coup mille traitz dans mon flanc.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Comme vn Cheureuil, quand le printemps destruit
L’oyseux crystal de la morne gelée,
Pour mieulx brouster l’herbette emmielée
Hors de son boys auec l’Aube s’en fuit.

Et seul, & seur, loing de chiens & de bruit,
Or sur vn mont, or dans vne vallée,
Or pres d’vne onde a l’escart recelée,
Libre follastre ou son pied le conduit.

De retz ne d’arc sa liberté n’a crainte,
Sinon alors que sa vie est attainte,
D’vn trait meurtrier empourpré de son sang:

Ainsi i’alloy sans espoyr de dommage,
Le iour qu’vn œil sur l’auril de mon âge
Tira d’vn coup mille traitz dans mon flanc.

 

En ligne le 21/01/21,
Dernière révision le 21/01/21.