Pierre de RONSARD (1524-1585)
Que tout partout…
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 64.

Que tout partout dorénavant se mue :
Soit désormais Amour soûlé de pleurs,
Des chênes durs puissent naître les fleurs,
Au choc des vents l’eau ne soit plus émue,

Du cœur des rocs le miel dégoutte et sue,
Soient du printemps semblables les couleurs,
L’été soit froid, l’hiver plein de chaleurs,
De foi la terre en tous endroits soit nue :

Tout soit changé, puisque le nœud si fort
Qui m’étreignait, et que la seule mort
Devait couper, ma Dame veut défaire.

Pourquoi d’Amour méprises-tu la loi ?
Pourquoi fais-tu ce qui ne se peut faire ?
Pourquoi romps-tu si faussement ta foi ?

On peut cliquer sur les vers en relief pour voir les impossibles un à un
 
 

Que tout partout dorénavant se mue :
Soit désormais Amour soûlé de pleurs,
Des chênes durs puissent naître les fleurs,
Au choc des vents l’eau ne soit plus émue,

Du cœur des rocs le miel dégoutte et sue,
Soient du printemps semblables les couleurs,
L’été soit froid, l’hiver plein de chaleurs,
De foi la terre en tous endroits soit nue :

Tout soit changé, puisque le nœud si fort
Qui m’étreignait, et que la seule mort
Devait couper, ma Dame veut défaire.

Pourquoi d’Amour méprises-tu la loi ?
Pourquoi fais-tu ce qui ne se peut faire ?
Pourquoi romps-tu si faussement ta foi ?

 

En ligne le 25/09/21.
Dernière révision le 24/01/22.