Ponmi, oue’l Sol occide i
fiori, e l’herba,
O doue vince lui’l ghiaccio, e la neue:
Pommi, ou’è’l carro suo temprato, e leue,
Et ou’è chi cel rende, o chi cel serba:
Pomm’in humil fortuna, od in
superba,
Al dolce aere sereno, al fosco, e greue:
Pommi a la notte, al di lungo, & al breue,
A la matura etate, od a l’acerba:
Pomm’in Cielo, od in terra,
od in abisso,
In alto poggio, in valle ima, e palustre,
Libero spirto, od a suoi membri affisso:
Pommi con fama oscura, o con
illustre:
Sarò, qual fui: viurò, com’io son visso,
Continuando il mio sospir trilustre.
Mets-moi
où est le Soleil
trop ardent,
Ou, où de froid
nul ne peut soulager.
Mets-moi où est
son char doux et léger,
Ou, où se
lève, ou delà l’Occident.
Mets-moi
berger, ou
Prince, ou
Président,
En bon pays, ou
qu’on n’ose héberger,
Ou jeune, ou vieil, ou
mets-moi à songer,
Ou à veiller, en
lieu plat ou pendant.
Mets-moi
au ciel, aux abys, ou en terre,
En haut coteau, en
vallée ou marais,
Ou vif, ou mort, ou en
paix, ou en guerre,
Clair,
ou obscur :
toujours tel vous m’aurez
Comme ai
été, comme ai vécu vivrai,
Et mes soupirs
jà tri-lustres suivrai.
Mets-moi au bord
d’où le Soleil se lève,
Ou près de l’onde où sa flamme
s’éteint,
Mets-moi aux lieux que son rayon n’atteint,
Ou sur le sable où sa torche est trop grève.
Mets-moi en joie ou douleur longue ou
brève,
Liberté franche, ou servage contraint,
Mets-moi au large, ou en prison retreint,
En assurance ou doute, guerre ou trêve.
Mets-moi aux pieds ou bien sur les
sommets
Des plus hauts monts, Ô Méline, et me mets
En ombre triste, ou en gaye lumière,
Mets-moi au ciel, dessous terre
mets-moi,
Je serai même, et ma dernière foi
Sera sans fin égale à ma première.
Mettez-moi sur la mer quand elle est
courroucée,
Ou quand les vents légers soufflent plus doucement,
Sous les eaux, en la terre, au haut du firmament,
Vers la ceinture ardente, ou devers la glacée :
Que ma fortune soit
deçà delà poussée,
Bien haute aucunefois, quelquefois bassement :
Que mon nom glorieux vive éternellement,
Ou que du temps vainqueur soit ma gloire effacée :
Jeune ou vieil, près ou
loin, content ou malheureux,
Que j’aie Amour propice, ou fier et rigoureux,
Que mon âme aux enfers, ou aux cieux
s’achemine :
Jamais en mon esprit, tant que serai
vivant,
On ne verra sécher cette plante divine,
Que des eaux de mes pleurs j’arrose si souvent.
Mettez-moi où
Phébus les fleurs et l’herbe tue,
Ou là où par la glace et neige il est
vaincu :
Mettez-moi où son char est moins chargé de feu,
Ou d’où qu’il vient, ou là,
où nous perdons sa vue.
Mettez-moi en fortune ou haute ou
inconnue,
À l’air doux et serein, au sombre et
corrompu :
Mettez-moi à la nuit au jour court, au parcru
Mettez-moi grise ayant la joue ou toute nue,
Mettez-moi en la terre, ou en un lac
sans fond
Au ciel, sur un mont haut, ou en un val profond,
Et que l’âme sans corps j’aie, ou bien au
corps jointe.
Mettez-moi en renom obscur ou loin
connu,
Je serai, je vivrai ainsi que j’ai vécu,
Suivant de mes soupirs jà tri-lustres la pointe.
Soit que je vive où le jour
se réveille,
Ou près du bord où sa lumière faut,
Ou dessous l’air qui fait naître le chaud,
Ou sous le vent qui le froid appareille :
Soit que je vive en gloire non-pareille,
En renom sombre, en degré bas ou haut,
Ou jeune, ou vieil, en âge qui défaut,
Semblable au cours d’une rose vermeille.
Soit que je vive en terre, ou dans les
Cieux,
Ou dessous l’onde, ou sous les plus bas lieux,
Ou dans la ville, ou dedans les bocages :
Soit que je vive en
disgrâces, ou non,
Triste ou content, selon mes apanages,
Toujours mes vers chanteront votre nom.
quel que soit son sort, son amour ne changera pas.
Mettez-moi où le Soleil fait périr les fleurs et l’herbe, comme où la glace et la neige triomphent de lui ; mettez-moi où son char est léger et modéré, et aux lieux où habitent ceux qui nous le rendent, ou bien ceux qui nous l’enlèvent ;
Mettez-moi dans une humble ou superbe fortune ; sous un air doux et serein, ou bien nébuleux et lourd ; mettez-moi dans la nuit, sous les jours longs ou courts, dans la saison avancée ou bien adolescente ;
Mettez-moi dans le ciel, ou sur la terre ou dans l’abîme ; sur une haute montagne, dans la vallée profonde et marécageuse ; esprit libre ou bien assujetti à son corps ;
Mettez-moi avec un nom obscur ou illustre : je serai tel que je fus, je vivrai comme j’ai vécu, en continuant mes soupirs qui datent de trois lustres.
Mets-moi
où est le Soleil
trop ardent,
Ou, où de froid
nul ne peut soulager.
Mets-moi où est
son char doux et léger,
Ou, où se
lève, ou delà l’Occident.
Mets-moi
berger, ou
Prince, ou
Président,
En bon pays, ou
qu’on n’ose héberger,
Ou jeune, ou vieil, ou
mets-moi à songer,
Ou à veiller, en
lieu plat ou pendant.
Mets-moi
au ciel, aux abys, ou en terre,
En haut coteau, en
vallée ou marais,
Ou vif, ou mort, ou en
paix, ou en guerre,
Clair,
ou obscur :
toujours tel vous m’aurez
Comme ai
été, comme ai vécu vivrai,
Et mes soupirs
jà tri-lustres suivrai.
Mets-moi au bord
d’où le Soleil se lève,
Ou près de l’onde où sa flamme
s’éteint,
Mets-moi aux lieux que son rayon n’atteint,
Ou sur le sable où sa torche est trop grève.
Mets-moi en joie ou douleur longue ou
brève,
Liberté franche, ou servage contraint,
Mets-moi au large, ou en prison retreint,
En assurance ou doute, guerre ou trêve.
Mets-moi aux pieds ou bien sur les
sommets
Des plus hauts monts, Ô Méline, et me mets
En ombre triste, ou en gaye lumière,
Mets-moi au ciel, dessous terre
mets-moi,
Je serai même, et ma dernière foi
Sera sans fin égale à ma première.
Mettez-moi sur la mer quand elle est
courroucée,
Ou quand les vents légers soufflent plus doucement,
Sous les eaux, en la terre, au haut du firmament,
Vers la ceinture ardente, ou devers la glacée :
Que ma fortune soit
deçà delà poussée,
Bien haute aucunefois, quelquefois bassement :
Que mon nom glorieux vive éternellement,
Ou que du temps vainqueur soit ma gloire effacée :
Jeune ou vieil, près ou
loin, content ou malheureux,
Que j’aie Amour propice, ou fier et rigoureux,
Que mon âme aux enfers, ou aux cieux
s’achemine :
Jamais en mon esprit, tant que serai
vivant,
On ne verra sécher cette plante divine,
Que des eaux de mes pleurs j’arrose si souvent.
Mettez-moi où
Phébus les fleurs et l’herbe tue,
Ou là où par la glace et neige il est
vaincu :
Mettez-moi où son char est moins chargé de feu,
Ou d’où qu’il vient, ou là,
où nous perdons sa vue.
Mettez-moi en fortune ou haute ou
inconnue,
À l’air doux et serein, au sombre et
corrompu :
Mettez-moi à la nuit au jour court, au parcru
Mettez-moi grise ayant la joue ou toute nue,
Mettez-moi en la terre, ou en un lac
sans fond
Au ciel, sur un mont haut, ou en un val profond,
Et que l’âme sans corps j’aie, ou bien au
corps jointe.
Mettez-moi en renom obscur ou loin
connu,
Je serai, je vivrai ainsi que j’ai vécu,
Suivant de mes soupirs jà tri-lustres la pointe.
Soit que je vive où le jour
se réveille,
Ou près du bord où sa lumière faut,
Ou dessous l’air qui fait naître le chaud,
Ou sous le vent qui le froid appareille :
Soit que je vive en gloire non-pareille,
En renom sombre, en degré bas ou haut,
Ou jeune, ou vieil, en âge qui défaut,
Semblable au cours d’une rose vermeille.
Soit que je vive en terre, ou dans les
Cieux,
Ou dessous l’onde, ou sous les plus bas lieux,
Ou dans la ville, ou dedans les bocages :
Soit que je vive en
disgrâces, ou non,
Triste ou content, selon mes apanages,
Toujours mes vers chanteront votre nom.
quel que soit son sort, son amour ne changera pas.
Mettez-moi où le Soleil fait périr les fleurs et l’herbe, comme où la glace et la neige triomphent de lui ; mettez-moi où son char est léger et modéré, et aux lieux où habitent ceux qui nous le rendent, ou bien ceux qui nous l’enlèvent ;
Mettez-moi dans une humble ou superbe fortune ; sous un air doux et serein, ou bien nébuleux et lourd ; mettez-moi dans la nuit, sous les jours longs ou courts, dans la saison avancée ou bien adolescente ;
Mettez-moi dans le ciel, ou sur la terre ou dans l’abîme ; sur une haute montagne, dans la vallée profonde et marécageuse ; esprit libre ou bien assujetti à son corps ;
Mettez-moi avec un nom obscur ou illustre : je serai tel que je fus, je vivrai comme j’ai vécu, en continuant mes soupirs qui datent de trois lustres.
textes
modernisés
[R]
En ligne le
21/12/17.
Dernière révision le 28/05/22.