Marin LE SAULX
(?-?)
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1577 : Comme on voit quelquefois…

Œuvre intégrale
I. Épître dédicatoire   II. Au Lecteur
Ô Ciel, ô Mer, ô Terre enfants de l’Univers…

  1. Je veux chanter, ma lyre, et rechanter encore…
  2. Je veux chanter tout haut sur ma lyre encordée…
  3. Celui qui me retient prisonnière en son âme…
  4. Celle qui me retient volontairement pris…
  5. Le péché paternel de son mortel poison…
  6. Le péché paternel le meurtrier des humains…
  7. La tempête et l’effroi d’une cruelle guerre…
  8. La tempête et l’horreur d’un combat effroyable…
  9. La chair et le péché, la Loi avec l’Enfer…
  10. La chair que le péché tenait sous soi captive…
  11. L’Éternel Fils de Dieu régnant en Trinité…
  12. L’Éternel qui se sied sur le luisant saphir…
  13. Celui qui a uni par compas la lumière…
  14. Celui qui fait du vent son messager volant…
  15. Comme d’un coup forcé la pierre en l’air poussée…
  16. Comme l’oiseau royal qui d’œil posé regarde…
  17. Me sentant emplumer des ailes de la Foi…
  18. Me sentant pris aux rets de cette toute belle…
  19. Ô ciel, ô mer, ô terre et ce que la rondeur…
  20. Ô ciel, ô mer, ô terre et cela spacieux…
  21. C’était en plein minuit que la terre féconde…
  22. C’était en pleine nuit, alors que le Soleil…
  23. C’est la première nuit qui ait vu le Soleil…
  24. C’est la première nuit plus belle que le jour…
  25. Heureuse mille fois et mille la pucelle…
  26. Heureuse mille fois, et mille, et mille encore…
  27. Qui peut en son esprit comprendre entièrement…
  28. Qui peut représenter, ou en marbre, ou en cuivre…
  29. Tout ce que le ciel a d’heur, de faveur, de grâce…
  30. Tout ce que le ciel a de saint, de beau, de riche…
  31. Les cieux étaient remplis de clarté pure et blanche…
  32. Les cieux étaient remplis de clarté blanche et belle…
  33. D’où vient qu’en cette nuit le ciel de toutes parts…
  34. D’où vient que du grand ciel la sainte fille unique…
  35. Quand des yeux de la chair je vois à la renverse…
  36. Quand je vois de Hermon descendre vers la plaine…
  37. Dans le ciel éclairait une lampe nouvelle…
  38. Dans le ciel éclairait une blanche lumière…
  39. Ô sainte mille fois ! sainte nativité…
  40. Ô divine beauté ! qu’une divine grâce…
  41. Quand je sens les rayons de ce divin Soleil…
  42. Quand le marbre poli de sa face j’attouche…
  43. De mon Soleil luisant la lumière éternelle…
  44. De ma Lune qui luit en rondeur toute pleine…
  45. Je vois dans mon Jardin un éternel Printemps…
  46. Je vois dans le Jardin de mes divines fleurs…
  47. Par les yeux de ma foi l’ardeur de cette flamme…
  48. Par les yeux ce ne fut que la vive étincelle…
  49. Déjà le clair Soleil baignait son chef en l’onde…
  50. Déjà le clair Soleil qui les ténèbres fuit…
  51. Qui a vu le Soleil dessus son char doré…
  52. Qui a pu voir la Lune au Soleil opposée…
  53. Blasonne qui voudra l’odeur du vert Laurier…
  54. Blasonne qui voudra des œillets le vermeil…
  55. Je sens d’un mal mortel la fière cruauté…
  56. Je sens rigueur, douceur, et justice, et pitié…
  57. Ô de l’amour divin la douce cruauté !…
  58. Ô la libre prison de ces beautés tant belles !…
  59. Ô trop cruelle Loi ! de qui la loyauté…
  60. Ô trop cuisante ardeur qui vient de ces flambeaux !…
  61. Celle-là qui soulait sur le vermeil des fleurs…
  62. Celui-là qui soulait au Jardin de ses grâces…
  63. Celui qui est Seigneur des jours, des mois, des ans…
  64. Celle qui par le temps reçoit accroissement…
  65. L’Éternel qui sans jours a fait des jours le nombre…
  66. L’Éternel qui sans temps règne en l’Éternité…
  67. Sous la libre prison des grâces immortelles…
  68. Sous la faible prison de l’humaine nature…
  69. Quand je vois ce Dragon sur son corps merveilleux…
  70. Quand je vois les hauts cieux s’obscurcir d’un nuage…
  71. Par un divin secret que je ne puis comprendre…
  72. Par un divin secret inconnu à nature…
  73. Je vis d’un voile noir les cieux de toutes parts…
  74. Je vis d’un voile noir l’obscurité s’éprendre…
  75. Plus, et plus d’ennemis que n’accabla Samson…
  76. Plus qu’on ne voit au ciel de feux étinceler…
  77. Du vieil serpent rusé la rage injurieuse…
  78. Du vieil serpent rusé l’injurieuse rage…
  79. Ô de toutes bontés bonté plus excellente !…
  80. Ô de toutes poisons poison la plus cruelle !…
  81. Je voyais des hauts cieux la dextre courroucée…
  82. Je voyais sous les cieux dans le vague de l’air…
  83. S’il y a dans le ciel qui en rond se pourmène…
  84. S’il y a sur la terre encor quelque justice…
  85. Le ciel ayant lâché tous les traits de son ire…
  86. Le ciel ayant lâché de son courroux l’orage…
  87. Ceux qui plus doctement parlent de la nature…
  88. Ceux qui plus curieux cherchent soigneusement…
  89. Comme on voit quelquefois sortir d’un creux rocher…
  90. Comme on voit quelquefois le Sacre audacieux…
  91. Sous le corps mort gisant de ce Verbe fait chair…
  92. Sous le faible pouvoir d’une main indomptable…
  93. Ce grand père des temps, ce Dieu dont la justice…
  94. Ce grand père des temps qui les temps a conçu…
  95. Ce Dragon boursouflé, Empereur de la mort…
  96. Ce Dragon boursouflé, ce monstre audacieux…
  97. Par un sentier tortu en cent mille replis…
  98. Par un sentier ouvert à la chair inconnu…
  99. Le sang vermeil que rend la grappe pressurée…
  100. Le cristal de la source enfantant par la plaine…
  101. Tels que l’on vit jadis les Anges réprouvés…
  102. Tel que l’on vit jadis Nabuchodonozor…
  103. J’étais dessur le bord de la grand mer profonde…
  104. J’étais dessur le bord de la mer tourmentée…
  105. Je vois de mes deux yeux par une horrible guerre…
  106. Je vois de mes deux yeux marcher parmi la plaine…
  107. Si Christ vit franc de mort il convient que je meure…
  108. Si Christine veut vivre il lui convient mourir…
  109. Dessus le mont du Têt j’ai vu l’Enfer combattre…
  110. Dessus le char mouvant de ma chair qui fut morte…
  111. Ô filles d’Israël, douces chastes pucelles…
  112. Ô filles d’Israël ! ô vierges gracieuses !…
  113. Alme divinité, Dieu de toute nature…
  114. Alme divinité qui sur les cieux résides…
  115. Heureuse mille fois la Vierge, Vierge et mère…
  116. Heureuse mille fois cette mère pucelle…
  117. De l’importable Loi la justice immortelle…
  118. De l’importable Loi l’importable justice…
  119. Par dedans les Enfers je vois voler aux cieux…
  120. Par la porte des maux en la cité des biens…
  121. Celui qui vit au ciel est mort dans le tombeau…
  122. Celle qui qui vit au ciel en terre meurt cent fois…
  123. Plutôt de l’Univers cette ronde Encyclie…
  124. Plutôt le ciel voûté privé de sa lumière…
  125. Longtemps d’avant le temps que le Soleil fît naître…
  126. Longtemps d’avant le temps que cette boule ronde…
  127. Quand on amasserait tous les rubis des cieux…
  128. Quand on amasserait tous les dons de nature…
  129. Alors que le Printemps d’une main magnifique…
  130. Alors que le Printemps fils aîné de l’année…
  131. Les deux astres luisants sous ce beau front d’ivoire…
  132. Les rayons de ces yeux sont brandons de la flamme…
  133. Cette couleur de lis de vermeil colorée…
  134. Cette belle beauté dont ma Christine est pleine…
  135. Qui a pu voir le rond de ce trône d’ivoire…
  136. Qui a vu de Saba la divine Princesse…
  137. Quand le corail vermeil de cette bouche ronde…
  138. Quand je touche de près le blanc poli albâtre…
  139. Puisque le beau Soleil sur son char radieux…
  140. Puisque le bois tortu de la vineuse vigne…
  141. Tout ce que la nature a de plus précieux…
  142. Tout ce que ma Christine a de plus excellent…
  143. Ainsi que le Soleil dardant de sa lumière…
  144. Ainsi que des hauts cieux la Lune toute ronde…
  145. S’il fait beau voir en terre un Olivier fertile…
  146. S’il fait beau voir la Lune en son rond toute pleine…
  147. Si quelqu’un peut nombrer de la mer orgueilleuse…
  148. Si quelqu’un peut cueillir en comptant un à un…
  149. Non, non quand ce serait ce doux divin poète…
  150. Non, non quand ce serait ce brave Tyrien…
  151. L’éternel Dieu régnant sur la voûte des cieux…
  152. L’éternel Dieu régnant sur la ronde machine…
  153. Jà déjà le Soleil le grand flambard du monde…
  154. Jà déjà le Soleil de sa blonde lumière…
  155. Tu sois le plus beau jour des beaux jours de l’année…
  156. Tu sois sans nuit, ô nuit, et pure, et nette, et blanche…
  157. Quand mon époux vivait, une mort éternelle…
  158. Quand je vivais au ciel d’une éternelle vie…
  159. Je le confesse, hélas ! qu’elle était Hétienne…
  160. Je le confesse, hélas ! qu’ému de ton offense…
  161. Je reconnais ma faute, et vers vous me viens rendre…
  162. Je reconnais vraiment que ta Foi n’est pas morte…
  163. Quand libre je vivais franche des passions…
  164. Quand libre je vivais en l’immortelle gloire…
  165. Si j’approche ce mont à la croupe gemelle…
  166. Si j’approche ce mont qui courbe volontiers…
  167. Il m’en souvient fort bien, il était lors Dimanche…
  168. Il m’en souvient fort bien : car lors en la campagne…
  169. Ce chef d’or ondoyant sur le blanc col d’ivoire…
  170. Ce gracieux maintien, cette Angélique face…
  171. Cestui-là que je vis dans le ciel très-luisant…
  172. Ceste-là que je vis grande et grave Princesse…
  173. Sous le sépulcre creux la vie était captive…
  174. Sous l’importable faix de deux monstres terribles…
  175. Meure cent, et cent fois Christ mon loyal époux…
  176. Meure cent, et cent fois ma blanche colombelle…
  177. Je dépite la mort et toute sa puissance…
  178. Je dépite d’Enfer cette gueule gourmande…
  179. Qui est ce brave Duc qui sur l’épaule porte…
  180. Qui est cette beauté angélique et céleste…
  181. Encor que du Soleil la chaleur violente…
  182. Encor que le pourpré de mon rouge manteau…
  183. Qui est ce grand guerrier tout couronné de gloire…
  184. Qui est cette céleste et divine figure…
  185. Enfers, fermez l’horreur de votre gueule gloute…
  186. Enfers, fermez l’horreur de votre abîme creux…
  187. Fasse tant que voudra l’Enfer gronder et bruire…
  188. Fassent mort et péché tant qu’ils voudront la guerre…
  189. Le Nectar doux coulant de la grappe pressée…
  190. L’odeur qui flaire doux, que le Lyban apporte…
  191. Belle et belle beauté que tout le ciel admire…
  192. Belle et belle beauté, qui en beauté excelles…
  193. Le Poète Latin et le Grec babillard…
  194. Le Poète Latin, et le Grec mensonger…
  195. Le Poète Grégeois chante et rechante encore…
  196. Le Poète Latin, et le Grec vantera…
  197. Cil qui dans les prisons de sa céleste grâce…
  198. Celle qui des rayons de ses flamboyants yeux…
  199. Tandis que ce grand Roi qui tous les Rois couronne…
  200. Tandis que je séjourne en mon Jardin fleureux…
  201. Le Prince et Roi de paix sur un grand trône blanc…
  202. La Princesse qui tient sous soi la Lune blonde…
  203. Rends-toi péché mortel, car mon Christ ma justice…
  204. Rends-toi à la merci de ce doux amoureux…
  205. La raison me défaut, quand la raison je sonde…
  206. La raison de la chair, de l’esprit ennemie…
  207. Tire-moi après toi au céleste séjour…
  208. Tire du côté droit au haut de la montagne…
  209. Éternel qui te sieds sur la plage éthérée…
  210. Sauveur de l’Univers, Père du firmament…
  211. Esprit consolateur, soutien de ce grand Tout…
  212. Essence unique et simple, ô Dieu en Trinité !…
  213. Puisque tu as sué sous la peine du jour…
  214. Je sens un feu brûlant au fond de ma poitrine…
  215. Réjouis-toi ma chair qui n’as rien de charnel…

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Dans la préface de sa Thean­thro­po­ga­mie [mariage du divin et de l’humain] en forme de dia­logue par sonnets chres­tiens, Marin Le Saulx évoque ainsi les lec­teurs qui, « pour n’atteindre pas [son] but ni [son] inten­tion », « pour­raient bien trop faci­le­ment s’offen­ser : « Or […] dif­fi­ci­le­ment trou­ve­ront-ils bon, que sous le voile d’un mariage char­nel, j’aie vou­lu comme enve­lop­per cette conjonc­tion spi­ri­tuelle et vrai­ment céleste de Jésus Christ et de l’Église, du lien étroit de la­quelle, sont liées et ser­rées de près toutes les vertus les plus belles, toutes les grâces les plus rares, et tous les dons les plus ex­quis, dont cette Église est enri­chie, de la seule grâce et libé­ra­li­té de son Christ, son loyal époux. »

Sa mort

mort de ma mort
est ma vie

immortelle

 
 
Qui peut rouler

le Ciel
comme un feuillet

d’un livre

 
 
Là petit nous est né,

le Fils

nous est donné
 
 



 

Le Saulx publié
par Jacques Roubaud

 

Il n’existe toujours pas d’édi­tion moderne de la Théan­thro­po­ga­mie. C’est Jacques Roubaud qui, à notre connais­sance, repu­blia le premier, quatre siècles plus tard, 6 sonnets de Le Saulx (les sonnets 13, 23, 31, 32, 156 et 212) dans la revue Action Poétique en 1987, parmi « 98 sonnets français (1550-1625) », ensemble qui préfi­gu­rait l’antho­lo­gie à venir, Soleil du Soleil, parue chez POL en 1990. Parmi les 9 sonnets que J. Roubaud a publiés dans Soleil du Soleil, 8 ont en commun le thème de la lumière : Celuy qui a uny par compas la lumiere… (13), C’est la premiere nuict qui ait veu le Soleil… (23), C’est la premiere nuict plus belle que le jour… (24), Les cieux estoyent remplis de clarté pure et blanche… (31), Les cieux estoyent remplis de clarté blanche et belle… (32), De mon Soleil luisant la lumiere eternelle… (43), De ma Lune qui luist en rondeur toute pleine… (44), Tu sois sans nuict, ô nuict, et pure et nette, et blanche… (156).

 

Liens

Étude

* On peut se procurer en ligne pour 3 € au format PDF, sur le site de L’Harmattan, l’article d’Anne Mantero, « Sonnets en regard dans la Théan­thro­po­ga­mie de Marin Le Saulx », extrait des actes du Colloque de Besan­çon, « Le sonnet au risque du sonnet », qui a eu lieu en décembre 2004.

Liens valides au 08/01/24.

Textes en ligne

* On regrette de ne plus pouvoir lire sur Words, words, words, antho­lo­gie poé­tique pluri­lingue, Qui peut en son esprit comprendre entie­rement…, sonnet 27 de la Théan­thro­po­ga­mie, dans le texte ori­gi­nal, dont on avait oublié qu’il était des poèmes à préam­bule des innom­brables. Merci à Henk Lensen !

Liens en partie non valides au 08/01/24.

* Sur Biblisem, « Biblio­thèque de litté­ra­ture spiri­tu­a­liste et mystique », Par un sentier ouvert à la chair inconnu…, l’un des six sonnets extraits de la Théan­thro­po­ga­mie de Marin Le Saulx publiés dans les Cantiques du Sieur de Maison­fleur, antho­lo­gie de poèmes chrétiens dispo­nible sur Gallica dans cinq édi­tions, de 1581 à 1602. Ce sonnet corres­pond au sonnet 98 de l’édi­tion de 1577 (mais le Christ n’y parle plus à la pre­mière per­sonne).

Liens valides au 08/01/24.



En ligne le 01/01/05.
Dernière révision le 08/01/24.