Jacques GRÉVIN (1538-1570)
Ces beaux cheveux crêpés…
Paris, Vincent Sertenas et Guillaume Barbé, 1561.

Ces beaux cheueux crespez, qu’en mille & mille sortes
Tu trousses brauement sur le hault de ton front,
Dedans uingt ou trente ans au monde ne seront,
Mais auec le corail de tes deux leures mortes:

Ces deux mons cailletez, ces deux fraises retortes,
Ces deux bras potelez, & ces beaux doigts mourront,
Seulement au cercueil les cendres demourront
Encloses pesamment dessous les pierres fortes.

Et puis pour tout cela tu te fais adorer,
Tu fais plaindre, gemir, plorer, desesperer,
Puis mourir, puis reuiure un amant en martire.

Vses en ce pendant, francoise, que le temps
T’en donne le loisir: car tous ces poursuyuans
En la fin comme moy ne s’en feront que rire.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Ces beaux cheueux crespez, qu’en mille & mille sortes
Tu trousses brauement sur le hault de ton front,
Dedans uingt ou trente ans au monde ne seront,
Mais auec le corail de tes deux leures mortes:

Ces deux mons cailletez, ces deux fraises retortes,
Ces deux bras potelez, & ces beaux doigts mourront,
Seulement au cercueil les cendres demourront
Encloses pesamment dessous les pierres fortes.

Et puis pour tout cela tu te fais adorer,
Tu fais plaindre, gemir, plorer, desesperer,
Puis mourir, puis reuiure un amant en martire.

Vses en ce pendant, francoise, que le temps
T’en donne le loisir: car tous ces poursuyuans
En la fin comme moy ne s’en feront que rire.

 

En ligne le 01/02/11.
Dernière révision le 12/04/20.