Jacques PELETIER du Mans (1517-1582)
Paix je ne trouve…
Paris, M. de Vascosan & G. Corrozet, 1547.

Paix je ne trouve, et n’ai dont faire guerre :
J’espère et crains, je brûle, et si suis glace :
Je vole au Ciel, et gis en basse place :
J’embrasse tout, et rien je ne tiens serre.

Tel me tient clos, qui ne m’ouvre n’enserre,
De moi n’a cure, et me tourne la face :
Vif ne me veut, et l’ennui ne m’efface,
Et ne m’occit Amour ni ne desserre.

Je vois sans yeux, sans langue vais criant :
Périr désire, et d’aide j’ai envie :
Je hais moi-même, autrui j’aime et caresse :

De deuil me pais, je lamente en riant :
Également me plaisent mort et vie :
En cet état suis pour vous ma maîtresse.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Paix je ne trouve, et n’ai dont faire guerre :
J’ espère et crains, je brûle, et si suis glace :
Je vole au Ciel, et gis en basse place :
J’ embrasse tout, et rien je ne tiens serre.

Tel me tient clos, qui ne m’ouvre n’enserre,
De moi n’a cure, et me tourne la face :
Vif ne me veut, et l’ennui ne m’efface,
Et ne m’occit Amour ni ne desserre.

Je vois sans yeux, sans langue vais criant :
Périr désire, et d’aide j’ai envie :
Je hais moi-même, autrui j’aime et caresse :

De deuil me pais, je lamente en riant :
Également me plaisent mort et vie :
En cet état suis pour vous ma maîtresse.

 

En ligne le 10/12/08.
Dernière révision le 21/05/21.