Mellin de SAINT-GELAIS (1487-1558)
Du triste cœur…
Lyon, Antoine de Harsy, 1574 [Paris, 1873].

Du triste cœur voudrais la flamme éteindre,
De l’estomac les flèches arracher,
Et de mon col le lien détacher,
Qui tant m’ont pu brûler, poindre, et étreindre.

Puis l’un de glace et l’autre de roc ceindre,
Le tiers de fer appris à bien trancher,
Pour amortir, repousser, et hacher,
Feux, dards, et nœuds, sans plus le devoir craindre.

Et les beaux yeux, [la] bouche, et main polie,
D’où vient chaleur, trait et rets si soudain[[e]],
Par qui Amour m’ard, me point, et me lie,

Voudrais tourner yeux en claire fontaine,
L’autre
en deux brins de corail joints ensemble,
L’autre
en ivoire à qui elle ressemble.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Du triste cœur voudrais la flamme éteindre,
De l’estomac les flèches arracher,
Et de mon col le lien détacher,
Qui tant m’ont pu brûler, poindre, et étreindre.

Puis l’un de glace et l’autre de roc ceindre,
Le tiers de fer appris à bien trancher,
Pour amortir, repousser, et hacher,
Feux, dards, et nœuds, sans plus le devoir craindre.

Et les beaux yeux, [la] bouche, et main polie,
D’où vient chaleur, trait et rets si soudain[[e]],
Par qui Amour m’ard, me point, et me lie,

Voudrais tourner yeux en claire fontaine,
L’autre
en deux brins de corail joints ensemble,
L’autre
en ivoire à qui elle ressemble.

 

En ligne le 14/01/18.
Dernière révision le 20/01/22.