François de LOUVENCOURT (1569-1638)
Je n’ai pas sitôt pris…
Paris, George Drobet, 1595.

Ie n’ay pas si tost pris les aisles d’vne mousche,
Que ie me vais percher sur le cil de son œil,
Que ie m’en vais cueillir la rose au teint vermeil,
Qui fleurist sur le bort de sa pouppine bouche.

Ie volette de là sur son poil, & me couche
Sur l’or, dont il fait honte aux blonds rais du Soleil.
Puis ie viens sur son sein, ou l’Amour prend conseil
Du Ris & des Faueurs sur le point qui me touche.

Quand i’ay bien contemplé tant de viues couleurs,
Quand i’ay bien fait amas de tant de belles fleurs,
Qu’en fais-ie? ie les porte en la ruche dorée,

Qu’Amour expressément a fait faire au dessous:
Là d’vn fort esguillon ie fais du miel si doux,
Que la mesme douceur n’est pas bien si succrée.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Ie n’ay pas si tost pris les aisles d’vne mousche,
Que ie me vais percher sur le cil de son œil,
Que ie m’en vais cueillir la rose au teint vermeil,
Qui fleurist sur le bort de sa pouppine bouche.

Ie volette de là sur son poil, & me couche
Sur l’or, dont il fait honte aux blonds rais du Soleil.
Puis ie viens sur son sein, ou l’Amour prend conseil
Du Ris & des Faueurs sur le point qui me touche.

Quand i’ay bien contemplé tant de viues couleurs,
Quand i’ay bien fait amas de tant de belles fleurs,
Qu’en fais-ie? ie les porte en la ruche dorée,

Qu’Amour expressément a fait faire au dessous:
Là d’vn fort esguillon ie fais du miel si doux,
Que la mesme douceur n’est pas bien si succrée.

 

En ligne le 22/05/22.
Dernière révision le 16/12/23.