François PERRIN (1533 ?-1606)
 
 
 
Paris, Guillaume Chaudière, 1574, III, 5, f° 50r° [←Gallica].

VIen acorder encor (pere qui de Permesse
Gardes les bords sacrez) ma corde chanteresse

Et par toy soit le son de mes chants adoucy
Laisson ces ris poignants au réueur Democrite

Laisson ce deuil cuisant, & ces larmes aussi
Fondre pour le plaisir du pleurard Heraclite

Dison aussi le bien qui surmonte la peine,
Et parmy les buissons cueillon les belles fleurs.

Vien accorder pour moy (pere qui de Permesse
Gardes les bords sacrez) la corde chanteresse,
Qui chassera en l’air vn accord, adoucy:

Vien temperer le ris du raillard Democrite:
Vien changer ses brocards trop poingnants, vien aussi
Essuyer les deux yeux du pleurard Heraclite.

Muse qui as versé… (1588)
Paris, Guillaume Chaudière, 1588, III, 5, f° 50r° [←Gallica].

MVse qui as versé vn monde de malheurs,
Quãd tu chãgeois mes yeux en iumelle fonteine,
Et de souspirs cuisans poinçonnois mon haleine
Pour remplir l’air de cris & la terre de pleurs:

Ne faison plus tonner l’effroy de ces douleurs,
Changeon (Muse) d’accords : fendon vne autre veine,

Dison ores le bien qui surmonte la peine,
Et parmy les buissons cuillon les belles fleurs.

Vien tendre de tes doigts, pere qui de Permesse
Gardes les bords sacrez, ma corde chanteresse

Qui chassera au vent vn accord adoucy,

Lesson ces ris poingnans au réueur Democrite,
Lesson ce dueil cuisant, & ces larmes aussy
Fondre pour le plaisir du pleurard Heraclite
.

textes originaux
[R]

 

En ligne le 14/05/19.
Dernière révision le 14/05/19.