Étienne JODELLE (1532-1573)
J’aime le vert laurier…
Paris, N. Chesneau & M. Patisson, 1574.
ouvrir sur Gallica : Les Amours, Sonnets, XIV, f° 4v°.

J’aime le vert laurier, dont l’hiver ni la glace
N’effacent la verdeur en tout victorieuse,
Montrant l’éternité à jamais bienheureuse
Que le temps, ni la mort ne change ni efface.

J’aime du houx aussi la toujours verte face,
Les poignants aiguillons de sa feuille épineuse :

J’aime le lierre aussi, et sa branche amoureuse
Qui le chêne ou le mur étroitement embrasse.

J’aime bien tous ces trois, qui toujours verts ressemblent
Aux pensers immortels, qui dedans moi s’assemblent,
De toi que nuit et jour idolâtre j’adore :

Mais [ma] plaie, et pointure, et le Nœud qui me serre,
Est [plus] verte, et poignante, et plus étroit encore
Que n’est le vert laurier, ni le houx, ni le lierre.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

J’aime le vert laurier, dont l’hiver ni la glace
N’effacent la verdeur en tout victorieuse,
Montrant l’éternité à jamais bienheureuse
Que le temps, ni la mort ne change ni efface.

J’aime du houx aussi la toujours verte face,
Les poignants aiguillons de sa feuille épineuse :

J’aime le lierre aussi, et sa branche amoureuse
Qui le chêne ou le mur étroitement embrasse.

J’aime bien tous ces trois, qui toujours verts ressemblent
Aux pensers immortels, qui dedans moi s’assemblent,
De toi que nuit et jour idolâtre j’adore :

Mais [ma] plaie, et pointure, et le Nœud qui me serre,
Est [plus] verte, et poignante, et plus étroit encore
Que n’est le vert laurier, ni le houx, ni le lierre.

 

En ligne le 04/01/09.
Dernière révision le 06/07/22.