Guillaume DU BUYS (v. 1520-1594)
Comme on ne compte point…
Paris, Guillaume Bichon, 1585.

COmme on ne compte point les roses printanières,

Les raisins en automne, et les grains en été,
Les glaçons en hiver, qui le cours arrêté,
Rendent souvent des flots ès coulantes rivières :

Comme on ne compte point les peines journalières,
Dont l’avare se plaît à être tourmenté,
Et moins les vains pensers d’un cerveau éventé
Qui, après les fourneaux, se grille les paupières :

Aussi ne saurait-on vous avoir raconté
L’ennui que nous avons, à bon droit supporté
Durant votre voyage et bien fâcheuse absence :

Qu’on compte, donc, plutôt, prélat, ces pensers vains,
Peines, raisins, glaçons, roses avec les grains,
Que perdre un si long temps votre chère présence.

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COmme on ne compte point les roses printanières,

Les raisins en automne, et les grains en été,
Les glaçons en hiver, qui le cours arrêté,
Rendent souvent des flots ès coulantes rivières :

Comme on ne compte point les peines journalières,
Dont l’avare se plaît à être tourmenté,
Et moins les vains pensers d’un cerveau éventé
Qui, après les fourneaux, se grille les paupières :

Aussi ne saurait-on vous avoir raconté
L’ennui que nous avons, à bon droit supporté
Durant votre voyage et bien fâcheuse absence :

Qu’on compte, donc, plutôt, prélat, ces pensers vains,
Peines, raisins, glaçons, roses avec les grains,
Que perdre un si long temps votre chère présence.

 

En ligne le 13/09/06.
Dernière révision le 30/04/23.