Amadis JAMYN (v. 1540-1593)
Si la beauté périt…
Paris, Mamert Patisson, 1575.
ouvrir sur Gallica : Oriane, second livre, f° 99v°.

Si la beauté perist, ne l’espargne Maistresse
Tandis qu’elle fleurist en sa ieune vigueur:
Croy moy ie te suppli, deuant que la vieillesse
Te sillonne le front, fay plaisir de ta fleur.

On voit tomber vn fruict quand il est plus que meur,
Ayant en vain passé la saison de ieunesse:
La fueille tombe apres, iaunissant sa verdeur,
Et l’Hyuer sans cheueux les noires forests laisse.

Ainsi ta grand beauté trop meure deuiendra.
La ride sur ta face en sillon s’estendra,
Et soudain ce beau feu ne sera plus que cendre.

N’espargne donc la fleur qui n’a que son Printems:
La donnant tu n’y perds, mais tu iouïs des ans:
C’est d’vne autre lumiere vne lumiere prendre.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

«««

textes de
Jamyn

»»»

«««

1575

»»»

 

 
 

 



texte
moder­nisé



~#~

Si la beauté perist, ne l’espargne Maistresse
Tandis qu’elle fleurist en sa ieune vigueur:
Croy moy ie te suppli, deuant que la vieillesse
Te sillonne le front, fay plaisir de ta fleur.

On voit tomber vn fruict quand il est plus que meur,
Ayant en vain passé la saison de ieunesse:
La fueille tombe apres, iaunissant sa verdeur,
Et l’Hyuer sans cheueux les noires forests laisse.

Ainsi ta grand beauté trop meure deuiendra.
La ride sur ta face en sillon s’estendra,
Et soudain ce beau feu ne sera plus que cendre.

N’espargne donc la fleur qui n’a que son Printems:
La donnant tu n’y perds, mais tu iouïs des ans:
C’est d’vne autre lumiere vne lumiere prendre.

 

En ligne le 01/07/11.
Version de 1579 remplacée par celle de 1575 le 25/12/17.
Dernière révision le 27/11/20.