Louise LABÉ (v. 1520-1566)
Je vis, je meurs…
Lyon, Jean de Tournes, 1555.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, VIII, p. 115.

Ie vis, ie meurs : ie me brule & me noye.
I’ay chaut estreme en endurant froidure:
La vie m’est & trop molle & trop dure.
I’ay grans ennuis entremeslez de ioye:

Tout à un coup ie ris & ie larmoye,
Et en plaisir maint grief tourment i’endure:
Mon bien s’en va, & à iamais il dure:
Tout en un coup ie seiche & ie verdoye.

Ainsi Amour inconstamment me meine:
Et quand ie pense auoir plus de douleur,
Sans y penser ie me treuue hors de peine.

Puis quand ie croy ma ioye estre certeine,
Et estre au haut de mon desiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 
 

Ie vis, ie meurs : ie me brule & me noye.
I’ay chaut estreme en endurant froidure:
La vie m’est & trop molle & trop dure.
I’ay grans ennuis entremeslez de ioye:

Tout à un coup ie ris & ie larmoye,
Et en plaisir maint grief tourment i’endure:
Mon bien s’en va, & à iamais il dure:
Tout en un coup ie seiche & ie verdoye.

Ainsi Amour inconstamment me meine:
Et quand ie pense auoir plus de douleur,
Sans y penser ie me treuue hors de peine.

Puis quand ie croy ma ioye estre certeine,
Et estre au haut de mon desiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

 

En ligne le 30/12/04.
Dernière révision le 06/01/22.