Robert ANGOT (v. 1580-v. 1640)
Ni l’Hiver refroidi…
Paris, Gilles Robinot, 1603.

Ni l’Hiuer refroidi, ni la saison feconde,
Ni le cuisant Eté, ni l’Autonne vineus,
Ni le Ciel étoilé, ni les Mons épineus,
Ni l’Air tourbillonneus, ni la Terre ni l’vnde,

Ni tout ce que l’on void sous la Machine ronde,
Ni du cruel Amour les apas rapineus,
Ni le nombre infini des amans langoureus
Que Caron va trainant sur la riue profunde,

Ne produisent diuers, tant de glas, tant de fleurs,
Tant d’épis, tant de fruis, tant d’Astres, tant de pleurs,
Tant d’oiseaus, de poissons, tant de choses diuerses,

Que mon ame produit d’ennuis & de sanglos,
Pour la fiere beauté qui consomme mes os
Dans les feus éternels de mile autres trauerses.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Ni l’Hiuer refroidi, ni la saison feconde,
Ni le cuisant Eté, ni l’Autonne vineus,
Ni le Ciel étoilé, ni les Mons épineus,
Ni l’Air tourbillonneus, ni la Terre ni l’vnde,

Ni tout ce que l’on void sous la Machine ronde,
Ni du cruel Amour les apas rapineus,
Ni le nombre infini des amans langoureus
Que Caron va trainant sur la riue profunde,

Ne produisent diuers, tant de glas, tant de fleurs,
Tant d’épis, tant de fruis, tant d’Astres, tant de pleurs,
Tant d’oiseaus, de poissons, tant de choses diuerses,

Que mon ame produit d’ennuis & de sanglots,
Pour la fiere beauté qui consomme mes os
Dans les feus éternels de mile autres trauerses.

 

En ligne le 24/05/05.
Dernière révision le 14/05/23.