Robert GARNIER (v. 1545-1590)
Que les rocs Capharés…
Paris, Mamert Patisson, 1579.

[…] 
Hécube. Allez, Danois, ouvrez les campagnes liquides,
Retournez sûrement aux Cités Argolides,
Mettez la voile au vent, abandonnez le port,
Ma fille est immolée, Astyanax est mort.
[…] 

Or vous Grecs frauduleux, qui d’armes déloyales,
Avez renversé Troie aux ondes Stygiales,
Qu’après dix froids hivers n’avez prise sinon
Par un feint partement, et par un faux Sinon :
[…] 

Que les rocs Capharés aux pointes fluctueuses,
Que Scylle et que Charybde, et les Syrtes sableuses
Retiennent vos vaisseaux, que les flots poissonneux
Vous poussent sur les bords des Cyclops caverneux.
Que la femme l’époux, le fils la mère tue,
Que l’un se plonge au cœur une lame pointue,
Et l’autre par les eaux vagabonde exilé
Cherchant nouveau séjour sous un ciel reculé :
Qu’il vienne quelque Roi, qui les peuples d’Asie
Fasse marcher un jour dans la Grèce saisie,
Fourmillant plus épais, pour revenger nos torts,
Que ne sont les épis aux Gargariques bords,
Les feuilles aux forêts, l’arène qui poudroie
Sur le bord Libyen où le Soleil blondoie.
Que vos Cités de feux il détruise et de sang,
Et nos calamités sentiez en votre rang :
Bref, que sitôt qu’aurez éloigné cette rade,
Vous souffriez comme nous de maux une Iliade.

[…] 

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

[…] 
Hécube. Allez, Danois, ouvrez les campagnes liquides,
Retournez sûrement aux Cités Argolides,
Mettez la voile au vent, abandonnez le port,
Ma fille est immolée, Astyanax est mort.
[…] 

Or vous Grecs frauduleux, qui d’armes déloyales,
Avez renversé Troie aux ondes Stygiales,
Qu’après dix froids hivers n’avez prise sinon
Par un feint partement, et par un faux Sinon :
[…] 

Que les rocs Capharés aux pointes fluctueuses,
Que Scylle et que Charybde, et les Syrtes sableuses
Retiennent vos vaisseaux, que les flots poissonneux
Vous poussent sur les bords des Cyclops caverneux.
Que la femme l’époux, le fils la mère tue,
Que l’un se plonge au cœur une lame pointue,
Et l’autre par les eaux vagabonde exilé
Cherchant nouveau séjour sous un ciel reculé :
Qu’il vienne quelque Roi, qui les peuples d’Asie
Fasse marcher un jour dans la Grèce saisie,
Fourmillant plus épais, pour revenger nos torts,
Que ne sont les épis aux Gargariques bords,
Les feuilles aux forêts, l’arène qui poudroie
Sur le bord Libyen où le Soleil blondoie.
Que vos Cités de feux il détruise et de sang,
Et nos calamités sentiez en votre rang :
Bref, que sitôt qu’aurez éloigné cette rade,
Vous souffriez comme nous de maux une Iliade.

[…] 

 

En ligne le 12/12/12.
Dernière révision le 05/10/23.